• La revue littéraire et semestrielle Harfang consacre une page de son numéro 47 (novembre 2015) à la collection Le Bunker des éditions Jacques Flament.
    Un éclairage sympathique, par une revue de Haute Qualité Littéraire !

    Où l'on parle du Bunker, dans la revue Harfang

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  • Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse

     

    Après Chercher Proust qui narrait les tribulations drolatiques d'un jeune-homme en quête de Proust et de lui-même, Michaël Uras nous offre un deuxième roman tendre, mélancolique et subtil. Par touches délicates, tantôt comiques, tantôt graves, ou les deux à la fois, il dresse le portrait d'un homme entre deux mondes et deux âges, où il est question d'origines et d'héritage, du poids de la filiation et du moyen de s'en affranchir, sans la renier... Équation difficile s'il en est, que l'auteur se garde de résoudre.
    Les pièces s'assemblent en une suite de chroniques douces amères, évocations kaléidoscopiques d'événements aux apparences parfois anodines. Les éclairages se succèdent. L'auteur tisse sa toile, plonge le lecteur non dans une mare poisseuse mais dans un "sfumato" qu'il distille et dilate au fil des pages, de sorte que les contours des différents souvenirs se fondent les uns dans les autres, conférant à ce roman d'apprentissage, derrière sa légèreté de façade, une profondeur et une densité auxquelles le lecteur ne s'attendait pas. L'impression laissée est durable et n'est pas sans rappeler celle que l'on a pu éprouver à la vision de films tels qu'Armarcord de Fellini (sans les envolées oniriques ou surréalistes du maestro). Et l'on se dit, admiratif, que l'écrivain, décidément, a bien du talent. 

    Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse est sélectionné pour le Prix horizon 2016 du deuxième roman francophone..


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    "Le vent se lève ! ... il faut tenter de vivre !"

    Paul Valéry - Le cimetière marin


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    Depuis que les hommes s'étaient greffé des ailes, les nuages étaient à vendre.

    Pépin 2014 - Prix du Président

    Clouds en stock

     Illustré par ma fille


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  •  Vous reprendrez bien un peu de soupe ?

    Serial Soup

    Andy Warhol - Campbell's soup cans (MOMA)

    soupe à l'oignon soupe aux poireaux soupe au chou soupe à l'oseille soupe de potiron soupe de châtaignes soupe de potiron aux châtaignes soupe de cresson velouté de lentilles soupe refaite velouté de céleri rave velouté de céleri rave au roquefort et à la ciboulette soupe à la tomate soupe de concombre bouillon de poule soupe de brocolis potage de poireaux aux pois chiches soupe de potiron au lard potage aux châtaignes minestrone soupe aux zitoires crème de carotte au lait de coco soupe aux asperges soupe aux épinards gratinée d'oignon lyonnaise soupe de haricots coco velouté de céleri au cresson et lard potage de lentilles à la coriandre soupe aux radis soupe à la grimace velouté d'artichaut au foie gras soupe de brocolis à la patate douce et à la harissa potage de petits pois soupe au dessatan soupe de panais et de topinambours soupe vermicelle bouillabaisse potage alsacien à la bière soupe au lait potage aux haricots à la niçoise soupe à l'ail soupe à


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  • Eve et Adam - Fernando Botero

     


    La main sur l'épaule, la main dans le dos, tendresse. Les corps opulents, côte à côte, ensemble. Adam lève son autre main vers la pomme, leur liberté, leur humanité. Le début des ennuis.
    Il y a de la douceur dans cette représentation et de la mélancolie. Une innocence qui n'a rien à voir avec des origines idylliques et mythiques mais tout avec la complicité, l'amour au sein d'un couple.

    — Tu es prête ? On y va ?
    — Oui ! Et toi ? Tu n'as pas peur ? 
    — Non. Je suis avec toi.


    Adam et Eve - Fernando Botero


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  • Un tour sur le net et c'est le retour du mort-vivant.
    On le dit, on l'affirme, sur wiki (et si wikipédia le dit...), sur maints sites ou blogs, Phineas Taylor Barnum, mort en 1891, propose au sortir de la première guerre mondiale, un contrat mirobolant à la femme à barbe. C'est qu'il a plus d'un tour dans son sac, l'homme d'affaires, qu'il n'en est pas à sa première imposture. Phineas Taylor a rencontré Clémentine Delait, avec plus de peau sur les os, près de trente ans après avoir rendu son dernier soupir.
    Je ne peux que m'incliner ; il a su forger sa légende, cet homme-là, et dans l'ouest, quand la légende dépasse la réalité, on publie la légende !


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  • Stage coiffure— Qu'est-ce que tu fais ?
    — J'essaie un truc.
    — Tu fais un chignon ?
    — Non... Un truc !
    Les chignons, je ne sais pas les faire et je n'ai pas envie d'apprendre. Alors je tente des trucs. Et puisque la queue de cheval n'est pas recommandée quand il y a piscine, je me lance dans un ramassé de cheveux au sommet du crâne... et ça m'énerve. J'ai beau les ramener sur le dessus, les rassembler sous ma poigne, il y a toujours une mèche qui se défile en douce et que je suis obligé de rattraper en m'emmêlant les pinceaux. Ça m'énerve ! Dès que je desserre l'étreinte afin d'y glisser la touffe gagnée de haute lutte, une autre en profite pour se carapater. Ça m'énerve !
    — Qu'est-ce que tu fais ?
    — Je prends du champ !
    Je grimpe sur le tabouret, ses cheveux bien en main. En position de surplomb, je gère les opérations, vue directe sur son occiput. Je ratisse vers le centre et, vaille que vaille, viens à bout de ma collecte. Je tiens mon bouquet.
    — Bon, vas-y, tourne !
    — Quoi ?
    — Tourne !
    De ma main libre, du haut de mon mirador, je lui donne l'impulsion, l'exhorte à tourner sur elle-même et tandis qu'elle s'exécute, ses cheveux fermement enserrés s'entortillent à la base.
    — C'est bon, tu peux t'arrêter !
    Je saisis l'élastique, passe et repasse la mèche à l'intérieur, de sorte d'en limiter la longueur. Sous le bonnet de bain, ce sera plus pratique.
    — Voilà.
    J'ai mal au poignet mais suis content de moi.
    — Alors ? Ça te plaît ?
    Elle contemple le résultat dans la glace, pouffe.
    — C'est sûr que c'est pas un chignon, commente-t-elle. C'est un truc qui s'appelle "n'importe quoi".


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  • page 162 - du lourd

    Le lecteur s'ennuie et parfois il s'emmerde à un point que ça en est ahurissant, "ahurissant" dans tous les sens du terme. La mort de Virgile est un roman génial !

    "la créature animale ; le cycle du symbolisme se referme là où n'existe aucune connexion dans l'incréé, là où les sphères se pénètrent, le vide éloignement des âges se renverse en un vide grimacement d'animal obsédant la vue comme si l'image consciente de la solitude originelle avait été transmise à travers tout le cycle infini des images, de reflet en reflet, pour se dévoiler au terme de tous les termes, dans l'absence d'images, jusqu'à apparaître dans sa suprême nudité ; et dans ce dévoilement, dans cette irruption sourdement grondante de la non-création et de sa solitude, éclatant avec toute la méchanceté qui se traduit dans le vide grimacement animal, dont l'agressivité se dissipe au hasard, dans cette irruption apparaissait la malédiction qu'on pressent derrière tout ce qui est créé et non-créé, derrière la pré-création et derrière tous les lointains solitaires, le pressentiment menaçant éclaté dans la malédiction de la mort fantômale, apportant la révélation, grosse d'inquiétude, que tous les chemins qui mènent au bouleversement des choses, à leur rigidité, comme ceux qui mènent au jeu et à l'ivresse, aboutissent inéluctablement à l'animalité ; que tous les chemins de la beauté, inéluctablement, aboutissent à l'horreur grimaçante. Et sur le toit du sépulcre, qui avait voulu transfigurer la"

    Et ça dure, et ça dure. Y'a pas à dire, La mort de Virgile, de Hermann Broch, c'est du lourd, c'est l'ennui du lecteur porté à sa quintessence, un châtiment infligé digne du dernier cercle des enfers :
    « Et à la fin, tu reprendras au début. 
    — Noooonnn ! Pitié ! Pas ça !
    — Si. »


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  • On arrive souvent à son terme plus vite qu'on ne s'y attend. J'aurais bien prolongé un peu le plaisir, mais je ne vais pas me lamenter. Déjà content d'en être arrivé à bout. La partie n'est jamais gagnée d'avance, tant le parcours est semé d'embûches, la contention ruinée par la moindre distraction. Alors, je peux être soulagé. 
    Il est là, devant moi. Il fait un peu tache. Ne me paraît pas bien vaillant, à vue de nez. Je vais le laisser reposer. Quelques temps. Histoire de reprendre du poil de la bête, de changer d'atmosphère. Et puis, je le remettrai sur la table et m'échinerai dessus. Je le polirai, l'astiquerai, le briquerai, le dégrossirai. Surtout faire preuve de poigne. Ne pas se laisser attendrir. Faudra bien ça, pour assurer le deuxième jet, puis le troisième, puis... Soyons fou !

    Premier jet


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