• Je danse comme un derviche sur la piste aux étoiles
    Main droite tournée vers la lumière
    La gauche répartit les astres.
    Je grave les lois de l'univers. En 1919, John et Charles Ringling ont dévoré le Barnum & Bailey Circus.

    Burp !

    Je gravite autour de son centre. Les hommes Soleil me poussent hors de scène. Je m'accroche aux mots qui jaillissent ; veux rejoindre mes frères, mes semblables qui s'exhibent, jeter des paillettes aux queues des comètes, poussière sur l'orbe des gradins vides. 


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  • Jury "Nouveau Monde" : petit bilan d'étape

    Après une première lecture globale et attentive et pendant mon réexamen des textes, je prends le temps d'un premier bilan sur cette expérience de juré au sein d'un concours littéraire.

    Une soixantaine de nouvelles à lire, dans le registre de la SFFF et beaucoup de diversité. Des écritures maîtrisées qui côtoient de plus balbutiantes. Des récits structurés qui alternent avec de moins convaincants.
    Voici quelques observations qui n'engagent que moi, reflets de mon ressenti à la lecture des textes. Très subjectif, donc...

    1ère observation : la correction de la langue est vite devenu un critère primordial, ou plutôt un minimum requis (et je ne parle pas de coquilles ou de fautes oubliées, vite pardonnées...). Je me suis dit à la lecture de rares textes que l'auteur aurait pu se relire ou se faire relire... par simple respect pour le lecteur ! Et sans aller dans ces cas extrêmes, il s'est vite avéré que l'auteur sûr de sa forme avait un indéniable avantage sur son concurrent plus approximatif ou maladroit et ce, quelle que soit la qualité de l'histoire du second.
    2ème observation : comme je suis paresseux, la brièveté du texte constitue, a priori, un plus pour son auteur. Sauf que certains textes courts m'ont semblé plus fastidieux et rébarbatifs que des plus longs... Et cette réflexion me conduit à une autre : certains auteurs, peu nombreux, n'écrivent que pour se faire plaisir (le syndrome de Narcisse). Pourquoi pas ? Mais alors, mieux vaut garder ses textes pour soi et ne pas les soumettre à un lectorat...
    3ème observation : j'aime quand la forme s'accorde avec le fond. Une écriture classique, sans fioriture, pour un récit qui s'inscrit lui-même dans un certain classicisme ; ou une écriture exubérante pour un sujet, ou une histoire, un peu déjanté... Parfois, il est vrai, un contraste entre la forme et le fond provoque un décalage intéressant mais il convient que cela soit conscient, justifié et assumé... Si ce n'est pas le cas, il y a comme un hiatus.
    4ème observation : les styles proposés sont pour la plupart "sages" et plutôt classiques. Peu d'écritures baroques, inventives ou d'extravagances formelles. Il est vrai que parmi ceux qui s'y sont essayé, guère ont été convaincants. S'éloigner de la norme requiert une maîtrise encore plus affirmée de la langue.
    5ème observation : il me semble que pour une nouvelle, la règle de l'unité d'action est difficilement contournable, plus difficilement, en tout cas, que celles de l'unité de temps et de l'unité de lieu.
    6ème observation : des récits qui démarrent très bien s'enlisent, d'autres ne deviennent intéressants que dans les dernières lignes. Quelques excellents textes captivent du début à la fin.
    7ème observation : surtout pour une nouvelle, il convient d'éviter les descriptions trop longues surtout si celles-ci ne servent pas directement l'intrigue. Et dans le même ordre d'idée, l'étalage de ses connaissances sur un sujet donné est assez rebutant. On n'est pas obligé de balancer toutes ses infos ou tout son vocabulaire (inventé ou non) sur un sujet. Vouloir en mettre plein la vue se révèle souvent contre-productif. Il ne s'agit pas, là, d'un exposé.
    8ème observation : une situation de départ complexe ne s'accorde pas avec une résolution (trop) simpliste.
    9ème observation : je l'avoue, je préfère le fantastique et la science-fiction à la fantasy. Les auteurs de fantasy avaient donc, en ce qui me concerne, un handicap de départ. Certains s'en sont pourtant fort bien tirés !
    10ème observation : des auteurs veulent montrer qu'ils sont intelligents et prennent des postures. Cela agace, surtout quand le discours, les considérations (sur l'humanité, la science...) emperlent les poncifs et ne sont pas à la hauteur des ambitions. Du coup l'auteur intelligent paraît surtout imbu de lui-même. Ce qui ne peut que jouer contre lui... Un peu d'humilité ne nuit jamais.
    11ème observation : les textes à la morale un peu gentillette et éculée, porteurs de messages édifiants et assommants de banalité ont tendance à me... gonfler. Et, je le précise, je suis pourtant loin d'être un cynique.
    12ème observation : observation qui découle des deux précédentes. Il s'agit de la distinction entre le "dire" et le "montrer". Expliciter un message, donner texto son avis (que cela soit par l'intermédiaire d'un personnage ou du narrateur) du genre "l'humanité n'est pas à la hauteur" devient vite lourd ; le traduire par les faits, sous couvert du récit (des événements, des interactions entre protagonistes) sans en rajouter est plus percutant. Parier sur la sagacité du lecteur, qui n'a pas toujours besoin qu'on lui mette les points sur les i.
    13ème observation : je le savais déjà, mais c'est confirmé : élégance et humour noir font bon ménage.
    14ème observation : quand on ne peut pas décrocher, passionné par ce qu'on est en train de lire, qu'est-ce que c'est bon ! 
    15ème observation : à la lecture d'une petite quinzaine de textes, je me suis régalé. Une petite quinzaine !!! C'est beaucoup plus que j'imaginais avant de me lancer dans cette aventure. Autant de textes qui mériteraient de gagner... même si j'ai mes quatre ou cinq favoris ! 

     A suivre...


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  • Les livres des Editions Christophe Lucquin sont hors-norme, audacieux et passionnants. Grotte d'Amélie Lucas-Gary ne déroge pas à la règle.

    Grotte

    Le gardien de la grotte millénaire traverse le temps à l'écart du monde, reclus dans son coin. Mais du monde, il est difficile de s'abstraire surtout quand il vient à vous. Les personnages défilent, tous animés de motivations, de désirs différents, en quête de sens ou d'eux-mêmes, de réponses qu'ils espèrent trouver au fond de la grotte. Le lecteur assiste à une succession de saynètes, bestiaire d'une humanité désemparée, véritable ménagerie, où l'on voit la première dame de France côtoyer Ben Laden, Philippe Bouvard ou un extra-terrestre. Les acteurs de ce théâtre d'ombres constituent des archétypes qui renvoient non seulement à La Fontaine mais surtout à Platon et à ses idées... et bien entendu, à sa caverne. Car ici tout est spécieux, et le motif qui domine est le double (ceux mimétiques du gardien, qu'il retrouve en chacun de ses visiteurs et qu'il "absorbe" faisant de lui un être (trop ?) insaisissable et éthéré, celui (ou réplique) de la grotte, allégorie du monde et de l'humanité...). Du réel, ce n'est pas tant le reflet que l'on distingue (comme dans la caverne de Platon) mais son illusion, voire le double. Et l'on songe à Clément Rosset et à son essai Le réel et son double : "... la structure fondamentale de l'illusion n'est autre que la structure paradoxale du double. Paradoxale, car la notion de double, on le verra, implique en elle-même un paradoxe : d'être à la fois elle-même et l'autre."
    Et Amélie Lucas-Gary enfonce le clou. L'histoire se répète. C'est l'éternel retour et le cycle des temps, la roue de la vie. Toujours la même histoire déclinée, éternellement tragique, éternellement comique, où l'on se demande, pris de vertige, ce qu'il en est de la copie quand l'original est un faux.


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  • Niveau(x), un recueil collectif !

     

     

     

    Pour la deuxième édition de son concours de nouvelles, Vega avait choisi "Niveau(x)" pour thème. Mon texte intitulé En grandes pompes a eu la chance d'être sélectionné, parmi une vingtaine, pour la publication dans le recueil collectif. Et c'est un plaisir d'autant plus grand que je le partage avec ma fille aînée, puisqu'elle illustre ma nouvelle (voir les détails de la négociation !).

    Le livre est disponible ici, chez JFE, avec les trois premières nouvelles consultables gratuitement en ligne ! 


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    Au café de la mère à boire, Clémentine tient le bar et le crachoir. 500 francs qu'elle les fera pousser, ses poils à double panache ! Oscar tope là et disparaît avec l'oseille. La femme à barbe s'en moque. Elle a gagné la gloire.


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  • Ma visite du Bunker 3 s'achève et comment mieux l'achever qu'en ouvrant les portes des autres bunkers. 

    A partir du postulat de départ proposé par Jacques Flament, plusieurs auteurs ont laissé courir leur imagination et leur plume. Chacun à sa façon à tenté l'expérience et livré sa version. Le résultat est passionnant. Si l'on retrouve des thèmes et des images similaires qui reviennent comme autant de leitmotivs et qui se font écho, il est étonnant de constater à quel point chaque oeuvre s'avère singulière, reflet de personnalités différentes et d'obsessions disparates. L'occasion est belle d'opérer un retour sur soi, d'explorer ses propres méandres, de questionner son art et le sens que cela a, d'écrire, de vivre... Des aventures intérieures et artistiques uniques !

    Le bunker : les témoignages

    Le bunker : les témoignagesLe bunker : les témoignagesLe bunker : les témoignages

     Le bunker : les témoignages

     

     

     

     

     

     

    Le bunker, 6ème témoignageLe bunker : les témoignagesLe bunker : les témoignagesLe bunker : les témoignagesLe bunker : les témoignages
     

     

           

     

     

     

    Le bunker : les témoignages

     Le bunker : les témoignages

     


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  • J'ai rejoint le jury du 6ème tournoi des nouvellistes, organisé par Nouveau Monde et son fondateur Aramis Mousquetayre, un concours de nouvelles SFFF (Science Fiction, Fantastique, Fantasy) un peu particulier, puisqu'il se déroule en plusieurs étapes, pendant près de 6 mois, et qu'il fonctionne, dans sa deuxième partie (après sélection de 32 nouvelles sur 63), sur le modèle d'un tournoi, au cours duquel les internautes sont aussi invités à désigner leur favori.

    C'est une première pour moi, puisque je n'avais encore jamais participé à un jury et la perspective m'enchante, bien que je trouve toujours dérangeant de juger et de me poser en "censeur". L'exercice est délicat et subjectif et c'est cette subjectivité que j'entends suivre. J'attends des textes qu'ils m'étonnent et me bousculent. Je serai particulièrement attentif à la forme et quand elle servira un fond qui saura me captiver, m'ébranler ou me réjouir, mon adhésion sera emportée ! 

    En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je ne manquerai pas de lectures cet été !


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  • L'association Calipso est menacée de disparition !

    J'ai souventCalipso needs you !, sur ces pages ou mes anciennes, évoqué le CAfé LIttéraire, Philosophique et SOciologique virtuel qu'elle a fondé et que son "pilier" (Patrick L'Ecolier) tient avec constance et talent, point de ralliement de maints auteurs, lieu d'échanges et de propositions littéraires enthousiastes et enthousiasmantes. J'ai souvent relayé les projets culturels, la plupart éditoriaux, qu'elle mène, certains auxquels j'ai eu le privilège et le plaisir d'être convié (les collectifs Zonaires) ou d'autres, tout aussi passionnants qu'elle a soutenus (ainsi de l'humaniste : Avant l'exil j'étais quelqu'un...). J'ai souvent, aussi, mentionné le très couru concours de nouvelles qu'elle organise et qui m'a valu, quatre années, de figurer dans les anthologies qui en ont découlé. C'est dire à quel point je suis attaché à Calipso et combien je mesure son importance dans notre système culturel. Alors que le milieu éditorial ambiant demeure ultracloisonné, Calipso offre un havre d'expression aux auteurs qui n'ont pas la "carte" ! Et cela mérite d'être protégé ! 

    Comme beaucoup d'associations, Calipso rencontre des difficultés de financement (subventions supprimées, etc...), elle lance donc pour subsister et traverser cette période délicate un appel à l'aide. 

    Un appel à l'aide dont vous connaîtrez toutes les modalités ici :

    Soutien à l'association Calipso

    Calipso compte sur nous... pour qu'on puisse encore compter avec elle !


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  • Je suis ailleurs j'ai mal aux autres
    Je dé-couvre le        monstre         en moi
    Dans l'grand barnum mon tour de piste
    J'écris je gratte je l'montre du 

    Le grand Barnumdoigt

    Arme ta plume, petit freak
    Trompe la vie, porte le fake
    Au cœur haut plante la dague.


    Je suis j'écris des mots à vif
    Qui viennent d'en-bas valent pas tripette
    Je les encage

    l'exposition
    Pour qu'on me  lance   des       cacahuètes

     

    Arme ta plume, petit freak
    Trompe la mort, porte le fake
    Au cœur haut plante la dague.


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  • Le bunker, troisième témoignage, chez Jacques Flament Editions.

     

    "Daïanzarki a quitté son costume de chauve-souris pour revêtir son poncho à plumes de buses. Il traverse l'écran, me rejoint et me vrille de ses yeux porcins. Il pue."

    Le bunker, 3ème témoignage

     

    "Que son corps se couvre de plumes ou d'écailles ou de peau humaine peu importe. Qu'il ressemble à un vent démoniaque, à un oiseau ou à un moujik inquiétant peu importe. Que les flammes me détruisent ou me construisent peu importe."

    Terminus radieux - Antoine Volodine

     

     

    "On pensait alors qu'on se trouvait dans une galerie d'art, visiteur malgré soi d'une rétrospective de sculptures particulièrement agressives et complexes, se réclamant de l'art destructionniste ou d'autres aberrations d'avant-garde. Les profondeurs et leur chaos, les emboîtements se multipliaient, mais en réalité aucun artiste n'était intervenu dans l'histoire avec le projet de construire du beau ou du conceptuellement torturé. Cette pagaille métallique avait pour cause l'extrême urgence, l'hécatombe parmi les ingénieurs, et aussi les hallucinations des travailleurs soumis à un déluge permanent de neutrons."

    Terminus radieux - Antoine Volodine

     


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