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    Tous aux abris, à la médiathèque de Montbéliard, samedi prochain !

    Lectures et échanges, suivis d'un apéritif, autour du Bunker, troisième témoignage. Une expérience au fond du trou. Des rencontres post-apocalyptiques : un chamane insistant, une vidéaste amoureuse, un anonyme en moule-burnes, un incinérateur, une chauve-souris, un môme citrouille... et j'en passe. Saurez-vous résister à vos démons ? La réponse : samedi, dans le bunker !

    Et en avant-goût, les premières lignes du témoignage, ici, et une visite guidée des lieux, là, en douze étapes, plus une porte d'entrée vers les autres témoignages !

    À samedi !

     

    Et deux, trois mots supplémentaires (ce qu'on en a dit), ici et ici !

     

    Si ça, c'est pas de la promo ! 


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  •  Autopsie de JoiceQuand, en 1836, la plus vieille femme du monde, à l'âge honorable de 162 ans, décède à la suite d'un malencontreux coup de froid, la communauté scientifique voit là l'occasion de percer les mystères de sa longévité. L'éminent Docteur David L. Rogers se penche donc sur son cas et après découpages, extractions, incisions, analyses, donne ses conclusions au public. Joice Heth n'avait pas plus de 80 ans.
    Quoi ! s'indigne Barnum, ce n'est pas possible. Il y a tromperie sur la marchandise. Le médecin s'est trompé de corps. Il n'a pas charcuté le bon cadavre. Non, non, affirme-t-on, les organes appartenaient bien à la célèbre esclave noire.
    Quoi ! s'indigne Barnum, mais c'est un scandale ! La main sur le cœur, l'entrepreneur de spectacles jure s'être fait floué. On lui a fourgué de la contrefaçon, il était persuadé qu'elle avait presque deux siècles. Voilà à quoi ça mène, de faire confiance aux gens !


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  • C'est pas drôle, tous les jours !


    T'as fait tes devoirs ? T'as fait ton violon ? Arrête avec les écrans ! Lis un peu ! Tiens-toi bien ! Range ta chambre. Tu pourrais aider, quand même ! Les injonctions paternelles à la longue fatiguent. Et toi papa, quand est-ce que tu me laisses tranquille ? Viens-là me voir, fiston, je vais te dire : c'est pas tous les jours facile. Tu me donnes un bout de ta crêpe ?


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  • « Si t'as pas de diffuseur, t'existes pas ! », me dit-on, quand je me retrouve en situation de parler cuisine, avec une personne du sérail éditorial, ce qui n'est pas si souvent. Et il faut bien l'admettre, la nouvelle donne numérique n'y change rien, du moins pas encore : difficile d'exister, en effet, quand on n'a pas de diffuseur... Surtout quand les libraires (pas tous, heureusement !) même indépendants (un certain nombre, malheureusement !) rechignent à commander des ouvrages dès lors qu'ils ne sont pas recensés dans leurs bases de données, répertoriés par les diffuseurs chez qui ils s'approvisionnent. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fait l'expérience : demander à l'un d'eux le livre d'une petite structure éditoriale, et me voir répondre que non, décidément non, ce n'était pas possible car l'ouvrage ne figurait pas dans leurs listings, que ce serait trop compliqué, que cela prendrait trois semaines, le temps de contacter le fournisseur, de rédiger un bon de commande et tout et tout, qu'il valait mieux me rendre directement sur le site de l'éditeur, car l'éditeur avait forcément un site, hein. De nos jours, ce serait étonnant ! ... Bref, que je me débrouille tout seul ! Et j'y vais sur le site, d'un clic le commande, le bouquin, et le reçois au bout de quarante-huit heures. Et de m'interroger, naïf : pourquoi le libraire n'y va pas sur le site de l'éditeur, pour lui commander direct le livre (juste un clic !!!) ? Ce qui m'énerve le plus, c'est d'entendre ensuite ces mêmes libraires (pas tous, n'est-ce pas ! Je précise ; je ne souhaite pas me prendre une volée de bois vert par celles et ceusses qui s'engagent et s'impliquent pour faire vivre la littérature et qui se sentiraient, à tort, visés ; ceux-là, je les remercie bien sincèrement, leur tresse même tous les lauriers qu'ils veulent. Ouf !) se lamenter quand ils sont menacés de fermeture, incriminer les librairies numériques, et s'ériger en défenseur de la diversité culturelle alors qu'ils se contentent, au jour le jour, de reverser la soupe des grands groupes éditoriaux à l'instar des chaînes qu'ils conspuent (alors qu'ils auraient intérêt, selon moi, à se différencier et à jouer la carte d'une littérature vivante et alternative). Où est cette diversité dont ils se prétendent les chantres ? D'autant que s'il est si facile pour un client de s'adresser directement au petit éditeur pour acquérir l'un de ses ouvrages, pourquoi est-ce que ce même client se déplacerait chez le libraire pour acheter les livres qu'il est encore plus facile de se procurer ailleurs, dans n'importe quel réseau de distribution ? ... Cela dit, en passant...
    Donc, oui, quand on n'a pas de diffuseur, on n'existe pas... ou si peu... L'ennui est que pour un petit éditeur, avoir un diffuseur signe souvent son arrêt de mort, tant la charge financière que représente la participation de cet intermédiaire est importante et qu'il est conduit à rogner sur ses marges, voire à vendre à perte, pour que chaque acteur de la chaîne puisse se "payer". Rares sont les petites structures à avoir les reins suffisamment solides pour assumer dans la durée ce choix d'une diffusion professionnelle et fréquemment, l'on voit l'une ou l'autre de ces maisons, à bout de ressources, mettre la clé sous la porte. Sans oublier le fait qu'elles dépendent de la bonne santé de leur diffuseur, que la chute de celui-ci peut aussi entraîner les leurs...
    Bref, entre le "si t'as pas de diffuseur, t'existes pas !" et le "si t'en as un, t'es mort !", la voie est très étroite pour les petits éditeurs et leurs auteurs. Et il leur faut des trésors d'ingéniosité et d'énergie pour, malgré tout, tenir !

     

    "Si t'as pas de diffuseur, t'existes pas !"

     

     


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  • J'ai la tête aux tourbillons. La valse des souvenirs. Pas à pas, ils s'estompent. Comme les rêves qu'on attrape, qui se délitent aux premiers frémissements de la conscience. Sable et vase. Je m'enlise. Dans la boue glaireuse du marécage, je divague. 

    Tourbillon


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  • Apéritif littéraire, à la médiathèque de Montbéliard, le 2 avril !

     

     

     

    J'aurai le plaisir de présenter Le bunker, troisième témoignage, lors d'un apéritif littéraire à la médiathèque de Montbéliard, le samedi 2 avril 2016, matin (10h30). Lectures et discussions autour de l'ouvrage avec le public, à prolonger autour d'un verre et d'un buffet franc-comtois. Et, en plus, tout le monde est convié !
    Un excellent moment en perspective, dont je me réjouis d'avance, organisé par Pascale Eglin et l'équipe de la médiathèque !

    Tous à vos agendas !


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  • Derrière le rideau, la larve rôde. D'un bond dans le bidon du bonhomme bandit, la bilharzie broie du noir. Chut. Du billard dans les entrailles. L'ombre déborde des lèvres, plonge dans l'onde globule. Je déballe, la bave à l'encre, toute la bile, sur l'établi ; bricole des bredouillis bizarres à bride abattue.

    Parasite


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  • J'use mes semelles sur le crâne du chevelu. Des gravillons roulent dans ses orbites, les excavent, billes foreuses, perforent la membrane arachnoïde. Trois, deux, un, sur la ligne de front, les rêves volent en éclat. Je m'agrippe aux oreilles du plus ventru d'entre eux. Et je lâche.

    Méthode


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  • Le vent a emporté deux doigts de la fillette. Pendant qu'elle les regarde chatouiller le ventre d'un nuage, je rattrape les miens, les cache noués derrière mon dos. Elle dit : « l'oiseau-sorcier les chaussera et dévalera les pentes moutons. » Et ajoute : « j'ai peur qu'il se casse une patte. » Moi aussi, j'ai peur ; tellement, que je descends du téléciel.

    Brindilles


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  •  Pendant que les mulots s'envolentPendant que les mulots s'envolent est un recueil de nouvelles de Corinne Valton, paru aux éditions Paul & Mike.

    Pendant que les mulots s'envolent, le lapin blanc d'Alice court, court après le temps qui échappe, qui menace. Il y a des horloges, des réveils, des montres, des retards, des rendez-vous manqués ou pas qui enclosent les personnages dans leurs névroses. Le temps se détraque, se dilate ou se rétrécit et l'espace se fissure : le jeu de massacre commence. Les failles temporelles expédient les protagonistes dans un alter-monde qui les rend à eux-mêmes et à leurs démons, mais sur lequel ils n'ont pas prise, sur lequel, malgré tout, ils s'échinent à avoir prise. Car c'est de cela qu'il s'agit, de la place de ces êtres abolis, monades en perdition et au bord de l'implosion, dans l'univers, ou plutôt dans leur univers, aussi réduit soit-il, et qu'ils réduisent le plus possible avec l'illusion que ce sera plus facile, ainsi, de s'en saisir. Une quête désespérée de sens au cours de laquelle chacun se débat et cherche à intégrer son monde/amnios. Les stratégies abondent (son monde, on l'ingère, s'y incorpore, le recompose, l'accommode, l'imagine...). Avec toujours la volonté de se fondre dedans, rêve d'une osmose impossible, désir d'une cosmogonie qui nous engloberait.
    Dire que le recueil de Corinne Valton a une dimension métaphysique et universelle va de soi. Ajouter que le lecteur est pris à la gorge et de vertige, souffle coupé, s'impose aussi. Les nouvelles troublent, ébranlent en profondeur, et l'écriture au cordeau, la langue moderne, inventive, équilibrée, soutenue par une voix puissante et singulière, n'y sont pas pour rien, qui enferrent et empêchent toute échappatoire. Car si les personnages se débattent, se cognent au réel et à ses doubles, l'auteure, elle, nous les restitue avec une maestria et une acuité rares.

    Dans le petit monde des nouvellistes, l'on connaissait les remarquables qualités littéraires de l'auteure ; Pendant que les mulots s'envolent les confirme et révèle un écrivain majeur. Gageons que cela se saura très vite !


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