• page 162 - du lourd

    page 162 - du lourd

    Le lecteur s'ennuie et parfois il s'emmerde à un point que ça en est ahurissant, "ahurissant" dans tous les sens du terme. La mort de Virgile est un roman génial !

    "la créature animale ; le cycle du symbolisme se referme là où n'existe aucune connexion dans l'incréé, là où les sphères se pénètrent, le vide éloignement des âges se renverse en un vide grimacement d'animal obsédant la vue comme si l'image consciente de la solitude originelle avait été transmise à travers tout le cycle infini des images, de reflet en reflet, pour se dévoiler au terme de tous les termes, dans l'absence d'images, jusqu'à apparaître dans sa suprême nudité ; et dans ce dévoilement, dans cette irruption sourdement grondante de la non-création et de sa solitude, éclatant avec toute la méchanceté qui se traduit dans le vide grimacement animal, dont l'agressivité se dissipe au hasard, dans cette irruption apparaissait la malédiction qu'on pressent derrière tout ce qui est créé et non-créé, derrière la pré-création et derrière tous les lointains solitaires, le pressentiment menaçant éclaté dans la malédiction de la mort fantômale, apportant la révélation, grosse d'inquiétude, que tous les chemins qui mènent au bouleversement des choses, à leur rigidité, comme ceux qui mènent au jeu et à l'ivresse, aboutissent inéluctablement à l'animalité ; que tous les chemins de la beauté, inéluctablement, aboutissent à l'horreur grimaçante. Et sur le toit du sépulcre, qui avait voulu transfigurer la"

    Et ça dure, et ça dure. Y'a pas à dire, La mort de Virgile, de Hermann Broch, c'est du lourd, c'est l'ennui du lecteur porté à sa quintessence, un châtiment infligé digne du dernier cercle des enfers :
    « Et à la fin, tu reprendras au début. 
    — Noooonnn ! Pitié ! Pas ça !
    — Si. »


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  • Commentaires

    1
    radière
    Vendredi 30 Octobre 2015 à 06:33

    Effectivement, c'est du lourd, je n'avais jamais lu de Broch et je ne sais pas si le reste de sa production est identique à l'extrait que tu as posté. Mais là, forcément, tu m'as dissuadé d'aller vérifier. Bonne fin de lecture quand même !

    2
    Vendredi 30 Octobre 2015 à 10:14

    La mort de Virgile est tout du long sur ce rythme, traversé d'éclairs de génie, d'hallucinations et de réflexions philosophique sur l'art, la vie, la mort... Passionnant mais un peu assommant... Faut s'accrocher... 

    La trilogie de Broch, Les somnambules, est plus digeste et également passionnante. La fin d'un monde (celui de l'empire austro-hongrois) qu'il y décrit rappelle sur des bien des points celle que l'on vit actuellement. Un roman visionnaire.

    Un grand merci pour ton passage ici, Thierry ! 

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