• Depuis quelques années, j'ai la chance d'accompagner Bloganozart dans ses projets. Un compagnonnage littéraire dont je me réjouis et renouvelé avec ce numéro 7 de la revue de l'association, puisqu'elle m'ouvre une fois de plus ses pages (la 5ème fois) en accueillant ma brève contribution intitulée Heures de confinement chez les Samsa

    Le numéro a pour thème Liberté. J'y retrouve au sommaire une trentaine d'artistes et auteurs.

    L'on peut se procurer la revue sous sa forme numérique sur le site scopalto et dans sa version papier, auprès de l'association.

    Au n°7 de la revue Bloganozart

    Couverture : Coquelicots (2014), © Déborah Vincent


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  • Lucien tire la couverture à lui

    — Tu te mets pas assez en avant, lui reproche Max. Il faut te mettre en avant pour attirer l'attention et que les gens s'intéressent plus à ton bouquin.
    Lucien, contrit, ne perçoit pas le lien de cause à effet. Néanmoins, ne cherche pas à contredire son ami, ni à se chercher des excuses. Max, toujours de bon conseil, sait déceler ses points faibles. Et s'il le dit, c'est qu'il y a un fond de vérité dans le bocal. Il se rapproche de lui, à quinze centimètres, lui tourne le dos et se colle devant.
    — Qu'est ce que tu fais ? s'étonne Max.
    — Ben, je me mets en avant.
    Agacé, Max qui ne peut plus mettre un pied devant l'autre sans se cogner le nez aux épaules de Lucien, le pousse pour se dégager les voies aériennes et respirer un peu.
    — Ben, je ne suis plus en avant, maintenant, constate Lucien, dépité. Je suis à côté.
    T'es surtout à côté de la plaque, songe Max tout en se gardant bien de le lui révéler ; n'y résistant pas, cependant :
    — T'es surtout à côté de la plaque, lui lance-t-il, sur un ton affligé.
    — Ben non, y'a pas de plaque.
    Lucien opère un tour sur lui-même. Aucune plaque dans les parages. La plus proche, celle de cuisson, se cantonnant à la cuisine. Max renonce à le suivre sur ce terrain brûlant, oublie la plaque et revient à son propos.
    — Je te parle pas de te mettre en avant comme ça, lui explique-t-il. Je te parle de te montrer. 
    Lucien, perplexe, considère son pote. Il ne perçoit toujours pas le lien de cause à effet mais veut bien faire des efforts. Il tend son index, le retourne vers lui-même pour se désigner. Max s'énerve.
    — Mais pas te montrer comme ça ! Je veux dire qu'il faudrait que tu tires la couverture à toi.
    Max n'a pas plus tôt lâché ces mots qu'il les regrette déjà. Lucien perçoit enfin un rapport avec le sujet et, convaincu d'avoir compris où son copain veut l'amener depuis trois quarts d'heure, se précipite vers son étagère pour en extraire son livre et en tirer la couverture à lui.


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  • Ma rencontre avec Yves

    Il s’appelle Yves. Je le croise sur le trajet de l’école. Après avoir déposé ma môme. En rentrant. Vers 13h40. C’est son heure. Et la mienne. Au début, on ne se voit pas. Puis, à force de ne pas se voir, on finit par se repérer. Un signe de tête. Un bonjour en passant. De la même façon que je salue tous ceux qui s’installent dans mon paysage. Sans que ça porte à conséquence. Jusqu’à ce qu’un jour, il me demande de le sentir. Il se poste devant moi, d’un signe de la main m’incite à m’approcher.
    — Je sens mauvais ? Dis-moi si je sens mauvais.
    J’ai envie de m’enfuir, bien entendu. Pas le genre d’entrée en matière qui met à l’aise. Que me veut ce type ? Je me retiens néanmoins. Je comprends très vite que sa requête est à prendre au pied de la lettre, que je ne dois y déceler aucune forme de défi. Ce gars-là veut savoir, en avoir le cœur net. Il faut que je le renifle et lui dresse mes conclusions.
    — Je prends une douche tous les jours, jure-t-il, pensant ainsi vaincre mes dernières réserves, minimisant le risque que mes narines prendraient à s’exécuter.
    Je ne mets pas sa parole en doute mais tout de même, ça craint. Je me résigne néanmoins, avance mon nez vers son cou, ne m’éternise pas.
    — Non, non, ça va.
    Je ne le connais pas assez pour me montrer franc. Ne souhaite pas le blesser. Et puis, je me méfie de sa réaction. La vérité, on la demande, on l’implore et quand elle vous tombe au coin de la gueule, on se rebiffe.
    — Menteur ! s’écrie-t-il.
    Il connaissait la réponse ; il m’a tendu un piège. Je l’ai manifestement déçu.
    — Menteur, répète-t-il. À la pharmacie, la dame, la pute, m’a dit que je puais.
    Je ne sais quoi répondre à cette révélation. Il demandait vérification. Je ne savais pas qu’il voulait confirmation. Comme il me voit passablement gêné, dans un élan de charité, il décide d’abréger l’épreuve. Il me laisse en plan, se tire.

    Après ça, je continue à le croiser. Cherche à l’éviter, n’y parviens pas toujours. Il m’arrête, me dit des trucs que je ne comprends pas. Il a des raisonnements compliqués à suivre. Il ne semble pas se souvenir que je lui ai menti. Il me parle sans animosité. Me tient la jambe, la lâche quand je ne l’espère plus.
    Et du jour au lendemain, il disparaît de la circulation.


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  •  

    Aha !!!

    © Amandine Camus


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  • Vieil ami
    Ventre au vent béance
    Rêve en silence

    Un arbre attrape le monde
    La ramure

    Entrelace les possibles.

    Vieil ami


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  • "Tout a la couleur de l'aurore."

    Hokusai : Phoenix
    Temple de Gansho, à Obuse - 1843

    "Nocturne et en horreur a flambé le chagrin
    Les cendres ont fleuri en joie et en beauté
    Nous tournons toujours le dos au couchant

    Tout a la couleur de l'aurore."

    Le Phénix (Le Phénix) - Paul Éluard

     


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  • Au n°10 de la revue L'Ampoule

     Couverture par Matteo Falone

    J'ai le plaisir de figurer au sommaire de la revue L'Ampoule, pour la première fois dans sa version hors série papier, pour son numéro 10 (après mes participations dans les n°20 et 23 de la série numérique et une contribution sur le site). Exigence et singularité sont toujours au programme de cette revue artistique et littéraire qui trace un sillon passionnant. 

    Ma contribution est une nouvelle inspirée par le film Brazil de Terry Gilliam (et un hommage), intitulée Le plombier volant, et est illustrée par Jeanne de Polimanie.

    Les auteurs : Jeanne Baran, Sylvain Barbé, Benoit Camus, Stéphane Chao, Nicolas Collignon, Franck Dorso, Roland Goeller, Cédric Harlé, Maxime Herbaut, Sarah Kügel, Christophe Lartas, Cyro Leao, Jean-Michel Maubert, Ana Minski, Mehdi Pérocheau, Jérôme Pitriol, Émilien Rouvier, Camille Ruiz et Antonin de Sèze,

    et les artistes : Charlie Ambrose, Cédric Bessaies, Christiania, Gabrielle Cornuault, Matteo Falone, Olivia HB, ID Sousia, Pierre Lansac, Armelle Le Golvan, Pierre Levée, Joëlle Nominé, Palomba, Sophie Patry, Jeanne de Polimanie, Patrick Sirot, Nathalie Sougnoux, Tony Szabo, Pierre Touron et Wood.

    Le numéro est à découvrir et à commander sur le site de la revue et des éditions de L'Abat-jour


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  • La revue L'Air de rien m'a ouvert ses pages pour son numéro 3 et j'en suis ravi et fier. C'est la première fois que je publie dans une revue exclusivement poétique et que je me frotte à ce monde qui m'a toujours intimidé, peinant à m'y sentir légitime. J'ai osé transmettre mon texte Pendant que à la revue et je ne le regrette pas.

    L'Air de rien est une petite revue poétique, donc, et marseillaise. Chaque numéro est consacré à un(e) poète, Laure Samama pour le numéro 3, et ouvert aux contributions d'une dizaine d'autres. Je me trouve, ici, aux côtés de Laetitia Extrémet, Julie Cayeux, Lionel Perret, Karen Cayrat, Sylvain Milliot, Emmanuelle Sarrouy, Fabrice Farre et Junie Lavy. Un artiste, à chaque fois différent, illustre la couverture, Magdalena Lamri pour le n°3 avec son œuvre L'offrande (2021, fusain).

    Pour découvrir la revue, il suffit de se rendre sur son site

    Au n°3 de la revue poétique L'Air de rien


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  • J'aurai le plaisir de participer au salon des auteurs givrés, le week-end du 18 et 19 décembre 2021, à Belfort, dans sa salle des fêtes. Le salon est organisé dans le cadre des festivités de fin d'année du Mois givré
    Avec mes camarades auteurs, nous proposerons nos livres aux lecteurs. Plein d'idées cadeaux pour les fêtes ! L'occasion d'inviter Lucien au pied du sapin !

    Salon des auteurs givrés à Belfort, les 18 et 19 décembre 2021

    Salon des auteurs givrés à Belfort, les 18 et 19 décembre 2021


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  • La revue littéraire Harfang, dédiée à la nouvelle, consacre une page de son numéro 59 aux éditions Zonaires. Il y est question de Vent fou, le recueil de Frédérique Trigodet, ainsi que des Lucubrations de Lucien, qui s'offre ainsi une nouvelle couverture médiatique pour bien passer l'hiver au chaud.

    Un grand merci à la revue pour son éclairage.

    Voici la page : 

    A propos des Lucubrations, dans la revue Harfang


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