• Daddy flop

    Certes, il y a Purple Rain. Il y a Kiss et Cream, évidemment. Il y a aussi Sexy MF. Je me souviens, j'écoutais ça en boucle quand le disque est sorti. Je chantais : « U Sexy Mother Fuckey-her... ». Un p'tit tour sur moi-même et hop, j'étais Prince escorté du New Power Generation. Et quelle escorte ! Je cherche l'album dans ma collec, le déniche : 1992, l'année de la sortie. J'avais 20 ans... Et l'année d'avant, 1991, il y avait eu la bombe Diamond and Pearls, avec Cream, donc, mais aussi avec Thunder, Get off (faudrait citer tous les titres) et... Daddy Pop... Daddy Pop, c'était bon, ça aussi... Je glisse le cd dans le lecteur, envoie la musique. Il y a un bail que je ne l'ai pas écouté. J'appelle les enfants.
    – Venez, je voudrais vous montrer quelque chose !
    Pas de réaction. J'insiste.
    – Venez ! J'ai mis Prince, je suis sûr que vous allez adorer.
    Rien. Je vais donc les chercher. Les deux grands, au moins... qui sont nez rivé à leur écran d'ordinateur. Au moment où je les rejoins, ils ferment subrepticement la fenêtre qui les rendait sourds à mes exhortations. Encore plantés devant la vidéo d'un youtuber, je déduis ; je m'abstiens de tout commentaire.
    – Allez, venez écouter.
    Ils soupirent. « T'es lourd ! » Me suivent néanmoins en traînant des pieds.
    – C'est quoi ?
    – Prince !
    – Ah !
    – C'est la deuxième chanson, là : Daddy Pop... Avant, c'était Thunder.
    ...
    – C'est bien, non ? Vous pouvez pas dire le contraire, quand même !
    Ils me regardent. Se regardent.
    – Mouais... bof...
    Et ils retournent dans leur chambre.

    « Pop daddy, daddy flop. »


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  • La lune s'ouvre. L’œil du chat effaré se fait phare, affolé s'enfuit feu follet. La paupière tombe. Une chape de peau.


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  • Marie Pontacq est une La chambre rouge de l'hôtel Sacherexcellente nouvelliste, elle est aussi une romancière de premier plan. Il suffit de lire ce roman pour s'en convaincre.

    – Ce devait être difficile de l'aimer.
    – Très difficile. C'est toujours difficile d'aimer une tombe.
    Ainsi commence ce magnifique texte tendu entre deux mondes, entre Prague et la maison dans les landes, le présent et le passé, la fille et la mère, la lumière et l'ombre. Un texte porté par la quête d'amour, d'identité de la narratrice ; une quête animale, éperdue, où l'enfant sauvage, rejeté, ignoré, nié, aura le silence pour refuge et la nature pour alliée, matrice et complice, nature d'où surgira un homme, le seul avec sa sœur, à lui offrir la possibilité d'une île. Marie Pontacq a un talent fou pour faire parler le vent, la mer et les arbres, bruisser la nuit et personnifier la forêt, des lignes frémissantes de vie qui s'opposent à la présence ou plutôt à l'absence coupante de la mère qui apparaît, en regard, désincarnée et figée dans le marbre de la statue qu'elle s'est, à sa gloire et en rempart, dressée ; une absence contre laquelle la narratrice se cognera encore et jusque dans la vieille cité tchèque, enlisée dans les sables d'un passé mouvant.
    Le lecteur est saisi, troublé, gagné par un sentiment d'oppression, de malaise et bouleversé... notamment par la fin, admirable, la fin qui finit de trouer le cœur et qui renvoie aux deux phrases du début (ce devait être difficile de l'aimer...). Où l'on se demande qui parle, et de qui...
    Le roman figure dans le dernier trio pour le prix Alain-Fournier 2016 et c'est amplement mérité !

    La chambre rouge de l'hôtel Sacher, de Marie Pontacq, chez Jacques Flament éditions.


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  • J'ai délaissé mon ancien blog parce que je ne supportais plus la publicité que la plateforme Overblog avait, du jour au lendemain, imposée aux blogueurs ; l'alternative proposée étant de souscrire à un abonnement pour échapper au matraquage... Je me suis donc installé chez Ekla, comme beaucoup d'anciens d'OB, un espace gratuit et sans pub, comme on le présentait alors... Las... Je sais bien que les promesses n'engagent que ceux qui y croient mais la déception est de taille. Après un an, voilà que les règles changent et que la même situation se reproduit. Je ne suis pas contre le fait de rémunérer un service mais à condition que les modalités soient précisées avant tout engagement. Je serais sans doute allé voir ailleurs, si j'avais su que celles-ci changeraient...
    À la décharge de l'équipe d'Ekla, je reconnais de leur part une meilleure volonté que celle de mon ancienne plateforme et un désir de minimiser l'impact négatif. Elle a ainsi, après quelques jours, supprimé ces pubs particulièrement intrusives qui s'imposaient sur toute la fenêtre de l'écran, qu'on était obligé de subir et qui empêchaient la lecture même du blog. Pourvu que cela dure et, surtout, que l'équipe n'en reste pas là !
    Je me demande, bien sûr, si je ne devrais pas (encore) déménager ! Mais l'entreprise requiert du temps, d'autant que rien n'est fait pour faciliter les transferts... Et puis, chat échaudé... Il paraît que fin juin, sera proposée aux blogueurs la possibilité de choisir le type et l'emplacement des pubs (3 minimum (!!!), ce qui est énorme) ou un abonnement demi-tarif pour avoir le droit de se passer de pubs... Je verrai, alors, ce qu'il en est...

    En attendant, je prie les visiteurs de ces pages de m'excuser pour les désagréments occasionnés par ce parasitage. Je sais à quel point, il peut être insupportable. Il existe des logiciels qui bloquent ces messages promotionnels et que l'on peut télécharger sur son ordinateur, comme adblock + et/ou μblock origin (qui fonctionnent assez bien) et peut-être d'autres. Je ne peux que les conseiller. Je suis le premier à regretter cette évolution (Ekla a décidé de reverser aux blogueurs une partie (?) des recettes publicitaires, ce qui devrait représenter, me concernant quelques centimes par mois (ce n'était pas le cas chez OB). Mais si j'avais voulu gagner un sou avec mon blog, il y a longtemps que j'aurais adhéré à leur partenariat. M'enfin...)


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  • Voilà 6 ans que Jacques FlaL'Impératif, la revue qui remue la culture !ment, vaille que vaille et au nom d'une certaine idée de la culture et de l'art, contre vents et marée, tient la barre de sa maison d'éditions. Fidèle à ses convictions et débordant d'idées et d'énergie, il ne cesse de multiplier les projets et de stimuler les auteurs qui ont la chance de travailler avec lui (je le dis en connaissance de cause). Sa dernière création, audacieuse et passionnante, et véritable acte de foi en la culture comme vecteur d'humanisation et d'émancipation, témoigne de sa détermination. L'Impératif, tel est le nom de la revue culturelle qu'il vient de lancer ! Et l'injonction prend des allures de manifeste. Car il s'agit d'une défense en règle de la culture dans ce qu'elle a de primordial pour notre monde ou plutôt d'une offensive contre la médiocratie triomphante... car oui, la culture est un sport de combat.
    Ici, l'on prend le temps de rencontrer, de discuter, de partager et la particularité est que ce sont des artistes qui interrogent leurs pairs, des personnalités reconnues et installées. L'échange se fait fraternel, éclairant, réconfortant. L'on prend aussi le temps de questionner notre société moderne à travers des dossiers (de Sonia Bressler) d'où il ressort encore et toujours l'urgence et la nécessité de la connaissance. Des vignettes enthousiastes de lecteurs sur leurs coups de cœurs artistiques complètent de façon alerte le menu copieux de la revue. Sans oublier la découverte de nouvelles d'auteurs contemporains et de textes plus anciens.
    L'Impératif s'impose d'emblée comme un acteur essentiel et indispensable du paysage culturel francophone. Le projet, la démarche, l'esprit sont originaux et novateurs et l'on n'imagine déjà plus s'en passer.

    La revue est trimestrielle. On peut se l'approprier dans la plupart des points presse dignes de ce nom et pour s'abonner, il suffit de se rendre ici. Il serait fou de se priver.


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  • Un article dans l'ER, sous la plume alerte de Sophie Dougnac, à propos de l'apéritif littéraire du 2 avril, à la médiathèque de Montbéliard, autour du Bunker 3 : 

    A propos de l'apéritif littéraire, dans l'Est Républicain du 3 avril 2016

    Cliquer sur l'image pour lire l'article sur le site de l'ER !

    Un excellent moment passé auprès des lecteurs et des membres de la médiathèque, dont Pascale Eglin qui a su mettre en valeur le texte par ses belles lectures. J'ai pour ma part, comme d'habitude, bafouillé et cherché mes mots mais heureusement, le public était bienveillant !
    Il est gratifiant de présenter son travail et de discuter autour... et je trouve toujours étonnant et réconfortant que cela intéresse des personnes, alors que je figure parmi les inconnus du bataillon des scribouillards... Cela requinque !


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  • non tu ne t'ennuieras pas non tu ne t'ennuieras pas non tu ne t'ennuieras pas non tu ne t'ennuieras pas non tu ne t'ennuie-

    Mantra 

    Concentre-toi cinq minutes sur les points colorés et cligne des yeux trois fois.

    Alors ? C'était bien ?

     


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