• Bah... oui, quoi ! Le temps de lever, de redescendre le guidon à la hauteur de la petite, je suis déjà arrivé à l'école, moi ! En plus, en position basse et aérodynamique, ça roule très bien... Et puis quand même : quel style !

    Portrait en trottinette

     

    ... by ma fille.


    4 commentaires
  • Absences

    Le vide. Les enfants sont partis. Le temps se dilate. J'en profite pour écrire. Comme cela ne m'était plus arrivé depuis longtemps. J'écris. Des heures sans interruption. Je lis, regarde des films, écris encore. Il faut que je termine avant de les retrouver.
    Dans l'appartement, le silence. Recouvert par la bande son que je choisis. Sans contrainte. Gouverné par le seul rythme de mon écriture.

    Et puis, le manque.

    — Allo ! C'est papa !

     


    votre commentaire
  • Sans cape, dans le canalMais que fabrique-t-elle ?!!!
    — Attention, Têtenlair !
    Elle regarde ailleurs, zigzague, dévie, franchit le bord grillagé d'orties et plonge. Direct dans la flotte. Moment de stupeur. Le temps que j'enregistre l'info : je ne la vois plus, elle est dans le canal. Et l'arrêt en catastrophe, la bicyclette en travers des pattes qui ne veut pas me lâcher, dont je me dépètre. À toute berzingue, en manquant de m'aplatir, je rejoins la rive. Un état des lieux. Elle est allongée dans la vase, de l'eau jusqu'au cou, son vélo qui l'entrave. Je saute, l'attrape sous l'aisselle. Tout va bien : j'ai pied. Je m'arrime à la berge, la sors de là. Puis la machine. Puis moi. Un deuxième passage dans les orties. Histoire de s'embraser un peu plus l'épiderme. Et les pleurs. La petiote trempée, secouée. Les passants qui regardent et commentent : « Plus peur que de mal ! » ... Certes.

    De retour fissa à la maison, je la dépiaute, sa peau rougeoyante, la glisse dans la baignoire. De l'eau chaude. Soupirs. Têtenlair reprend ses esprits et son calme.
    — J'aurais pu me noyer, dit-elle, très impressionnée, après que je l'ai sermonnée sur sa conduite plus qu'aléatoire.
    — Oui... mais bon, j'étais là quand même...
    Elle me considère, me dévisage. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres. Elle se met à pouffer.
    — Tu crois que t'es le prince charmant ? se moque-t-elle.
    — Pourquoi dis-tu ça ?
    — Ben oui, tu te prends pour le prince charmant qui me sauve, et tout... alors que t'as même pas de cape !


    3 commentaires
  • J'ai participé, il y a peu, à un concours littéraire, Vega pour ne pas le nommer, dont l'une des spécificités est de réclamer aux candidats, en plus d'une production écrite, une illustration graphique assortie à chaque texte. Oh oh, me suis-je dit et, ni une ni deux, je me suis adressé à ma grande fille.

    — Picasso ! l'appelé-je de manière à la mettre dans de bonnes dispositions et parce que c'est plus flatteur que Pikachu.
    — Quoi ??? répond-elle, un chouia exaspérée, comme si je la dérangeais.
    Je ne lui ai rien demandé, elle râle déjà. Gnagna. Je passe néanmoins outre.
    — Je prévois de faire un concours de nouvelles et ils veulent un dessin pour accompagner le texte. Tu pourrais pas le faire, vu que t'es autrement plus douée que moi, ce qui en soi relève de l'exploit.
    Et je lui souris. Le genre de sourire devant lequel on ne peut que fondre, sauf à risquer de passer pour l'enfant caché d'Attila et de Torquemada.
    — Je croyais que tu ne faisais plus de concours pour te consacrer à ton roman.
    — Ouais...
    Ouh la ! Si elle commence à chercher la petite bête, je suis mal barré.
    — En fait, j'ai au moins un texte qui correspond au thème, alors j'ai plus qu'à envoyer.
    — Tu l'as testé, ce texte ?
    Qu'elle est rusée, ma fille ! On ne la lui fait pas, à elle. Je la considère. Je suis tout fier.
    — Oui, une ou deux fois...
    — Et alors ?
    — Ben... il s'est rétamé mais une fois : de justesse.
    — Mmmouaaiis... Bon, écoute, là, j'ai plein de devoirs.
    Des devoirs ! Allons bon ! La voilà qui cherche à se défiler. Heureusement, j'ai d'autres cartes dans mon jeu, du genre qui ne laisse pas indifférent.
    — Le dessin compte pour 10% dans l'évaluation alors si on gagne, tu prends 10%, soit cent euros.
    Tiens, son oeil frise ! J'ai titillé sa curiosité.
    — Oui, mais c'est le premier prix, ça.
    — Au cinquième, tu gagnes encore 12 euros et le mieux, c'est qu'ils prévoient d'en sélectionner une vingtaine pour publication. Chez mon éditeur en plus ! Tu imagines, ce serait génial, on serait publié ensemble.
    Je déborde d'enthousiasme, elle me dévisage. Elle me dévisage. C'est moi qui débloque ou elle est vraiment consternée. Consternée ou apitoyée ? Consternée, je dirais. Je crois que je préfère ça, qu'elle soit consternée. Elle soupire.
    — Bon, file-moi ton texte, je vais le lire.

    Elle revient.
    — Attend, c'est complètement nul, cette histoire. C'est n'importe quoi !
    L'attaque est brutale. Je suis décontenancé.
    — Ben... non... enfin... J'sais pas, je trouve ça marrant.
    — Marrant ?!!! On gagnera jamais avec ça !
    Hum... Va falloir la jouer finement et trouver rapidos la parade.
    — Si ! On a des chances...
    — Ah ouais !
    — Oui... euh, c'est le président du jury...
    — Quoi, le président du jury ?
    — Ben, il intervient sur un forum où je vais et il est un peu...
    — Un peu quoi ?
    — Ben il lance des trucs, des fois... Il fait des blagues... Je comprends rien, souvent. Alors, je me dis que j'ai... que ça pourrait...
    — Il fait des blagues ?
    — Oui.
    — Montre !

    Je lui montre.
    — C'est une blague, ça ?
    — Ben oui... enfin, je crois.
    Elle s'écarte de l'ordinateur, réfléchit cinq secondes, se décide.
    — C'est bon. Je vais le faire, ton dessin.

     

    Acte de contrition : avec mes excuses les plus plates au président du jury dont, je le reconnais, j'ai abusivement et à mes seules fins instrumentalisé les propos.


    6 commentaires
  • Je la réveille.
    — Regarde, la petite souris est passée.
    L'effet est instantané. Elle ouvre les yeux, se redresse, cherche sur son étagère le cadeau promis.
    — Bah, y'a plus ma dent, mais y'a rien non plus ! maugrée-t-elle.
    — Si !
    Je lui indique du doigt le plafond. Elle obtempère, découvre un cheval rose gonflé à l'hélium, au-dessus de sa tête. Elle esquisse un sourire, enfouit son visage dans sa couette.
    — Alors ? T'es contente ? Elle est gentille, la petite souris, non ?
    Elle voudrait bien cacher sa joie, n'y parvient pas.
    — C'est pas une petite souris, c'est une grosse souris.
    Pour preuve, elle me montre l'énorme ballon. Sûr qu'il faut une souris costaud pour apporter ça ! Je me lance dans une explication vaseuse.
    — Sans doute qu'elle l'a amené, en coinçant la ficelle entre ses dents.
    — En tout cas, elle attend pas, elle ! me lance-t-elle sur un ton de reproche
    — Comment ça ?
    — Ben oui, vous vouliez pas me l'acheter, vous disiez pas tout de suite et ben, la petite souris, elle, elle attend pas pour me le donner.
    Certes…
    Elle attrape le bout de la ficelle, tire le cheval harnaché jusqu'à elle, l'enlace.
    — Papa ?
    — Oui.
    — Mais s'il y a du poison dans les caves de l'immeuble, contre les rats et les souris, ben… il y aura plus de petite souris, après… pour…
    Oh non, voilà sa petite voix qui tremble maintenant !


    6 commentaires
  • Je les publiais sur Mon Blog à Montbé, vous retrouverez dorénavant les suivantes sur ces pages.
    Les précédentes sont néanmoins toujours en lecture libre, si la pub invasive ne vous fait pas peur, ici !

    Père ou fou à lier, mes p'tites chroniques à retrouver sur ce blog !


    4 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique