•  Piet Mondrian : L'arbre rouge

    1908/1909 - Huile sur toile
    Musée municipal de La Haye

    "Comme un grand arbre sous ses hardes et ses haillons de l'autre hiver, portant livrée de l'année morte ;
    Comme un grand arbre tressaillant dans ses crécelles de bois mort et ses corolles de terre cuite —
    Très grand arbre mendiant qui a fripé son patrimoine, face brûlée d'amour et de violence où le désir encore va chanter."

    Vents (I-1) - Saint-John Perse

     


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  • Les nuits en décembre, les rues mouillées font des ciels scintillants sous les pieds comètes des passants.

    La piste des étoiles


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  • Janka suivit la trace des ombres. On lui avait dit qu’elles respiraient encore. Les derniers souffles à recueillir. Le battement étouffé d’un cœur figé. Vestige d’un espoir à puiser au fond de leur gorge. Il s’engouffra entre les parois métalliques, dont les peaux acides rongeaient ses déplacements d’être. Des particules d’éther crépitèrent à leur contact, boursouflèrent leur surface, tissant une dentelle brûlante et acérée qui se propagea le long du chemin jusqu’au bord de la cavité. Janka s’harnacha au fil en fusion, le remonta. À la ligne de précipice, se pencha. Il sonda l’abîme. De l’obscurité essaya d’extirper l’oscillation du temps.

    La 10ème mort de Janka


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  • Et qu'est-ce qu'on leur dit, aux enfants, maintenant...

    Et qu'est-ce qu'on leur dit aux enfants ? qu'on s'en fout de l'état de la planète dans 15, 30 ou 50 ans du moment, que nous, aujourd'hui, on peut utiliser notre petite auto comme on veut, quand on veut, parce que, bon, on est libre, non, et puis qu'on n'a pas à nous dire comment on doit vivre, si on décide de changer, ben on le décide tout seul, et les autres, ils n'ont qu'à commencer, ils n'ont qu'à montrer l'exemple, parce ce que l'environnement, tout ça, on n'y est pour rien, ce sont les autres, les responsables, nous, déjà, on fait plein de choses pour préserver la nature, que si on n'utilise pas nos pieds, le vélo, le bus ou le train alors qu'on le pourrait pour au moins 30% des déplacements qu'on fait en voiture, c'est parce que ça nous fatigue, que ça nous fait perdre du temps, qu'on est serré, que c'est pas pratique, bref, que ça nous emmerde, et qu'il n'y pas de raison qu'on s'emmerde alors qu'il y a la bagnole, non, et que si on râle, tout ça, contre les taxes destinées à favoriser la transition écologique, contre les impôts (parce que, nous, c'est sûr qu'on en veut des services publics mais il n'y a pas de raison que ce soit nous qui les payons) et la vie chère, c'est pour eux, les enfants, c'est pour eux qu'on se bat, pour qu'on puisse par exemple leur acheter un cadeau à Noël, un jouet chinois, un jeu électronique, qu'on jettera dans un an pour en prendre un autre, pour qu'on puisse consommer comme tout le monde, on va quand même pas se priver d'un nouveau téléphone, d'une deuxième télé ou d'un abonnement à je ne sais pas quoi, d'autant qu'on a notre petite maison individuelle à chauffer et qu'on y tient à notre petite maison individuelle qui bétonne le paysage et empiète sur les terres agricoles, et les enfants quand dans 15, 30 ou 50 ans, ils se prendront, pleine face et à la chaîne, les crues, les sécheresses, les canicules, les tempêtes et tous les conflits que ce bouleversement engendrera, et qu'à force ils n'auront plus les moyens d'y faire face, ben c'est pas grave, on leur rappellera tout ce qu'on a fait pour eux et... tout ce qu'on n'a pas fait... hein, on leur dit ça, aux enfants ?


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  • Au n°166 : Spécial Emile Moselly, des Etudes Touloises


    À l'occasion du centenaire de la mort de l'écrivain lorrain, Emile Moselly, la revue du CELT, Etudes Touloises, a concocté un numéro spécial autour de sa figure. Elle a demandé aux différents lauréats du prix littéraire qu'elle organise chaque année et qui porte le nom de l'auteur d'y contribuer en écrivant un texte sur ou autour de la Moselle. Lauréat en 2013, je me suis volontiers et avec plaisir plié à l'exercice. Mon texte intitulé À la source a ainsi rejoint ceux des autres participants.

    Nous trouverons également dans le numéro le texte du dernier prix Moselly (2018), La révolte de la vieille dame, décerné à Geneviève Bobior-Wonner.

    La revue est à commander sur le site des Etudes Touloises.

     


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