• L'on m'a proposé – et cela m'a à la fois étonné (vu l'audience du blog) et flatté – de me transmettre un livre afin que j'en fasse une petite critique sur ces pages dans ma rubrique Bouquins. Libre à moi d'en dire ce que je voulais, du bien ou du mal. 

    Je ne le souhaite pas. Je le précise ici, au cas où, pour prévenir d'autres hypothétiques et peu probables requêtes. Et ce, pour plusieurs raisons.

    Comme je suis un "bon gars", un garçon bien élevé, et qu'on ne se refait pas, quand on m'offre un cadeau, je dis merci et assure qu'il me plaît... M'enfin ! Je ne me vois pas "tailler" une oeuvre qu'un auteur m'aurait gracieusement adressée. Mal dans mes chaussures, je me sentirais contraint à une certaine complaisance et ce serait de ma part, au cas où elle me paraîtrait mauvaise, malhonnêteté intellectuelle. 
    Je n'écris donc que sur des livres que je me procure moi-même (et n'étant pas masochiste, je choisis des livres susceptibles, a priori, de me plaire (je suis parfois déçu)), et encore... que sur un très petit nombre. Je ne pioche, en effet, que parmi ceux que j'aime, ceux qui suscitent mon enthousiasme, me passionnent, m'intriguent ou me troublent. Une démarche positive, justifiée par le fait que je réserve (mais pas exclusivement : je ne m'interdis pas de me pencher sur des œuvres d'écrivains mieux établis et reconnus, qui revêtent une importance particulière pour moi) ces modestes "éclairages" à des artistes qui n'ont pas voix au grand chapitre médiatique, membres de la confrérie des "petits" auteurs (dont je fais partie). Il y aurait beaucoup de mesquinerie à "flinguer" un auteur qui peine à exister...
    Et je le répète : je pioche ! Je ne parle pas de tous les livres que j'apprécie. J'opère selon l'envie, l'humeur, mes disponibilités, mes priorités et ce que j'ai à en dire... Bref... 

    Par ailleurs, je me suis aussi donné pour règle de ne mentionner que des œuvres éditées par de vrais (petits) éditeurs, c'est à dire des maisons qui sélectionnent un minimum leurs ouvrages, mènent un travail éditorial et ont une politique commerciale "raisonnable" (exit les maisons qui proposent 200 pages à plus de 30/35 euros et font endosser les frais de publication à la famille et aux amis !!!). Je ne rendrai donc jamais compte – aussi intéressantes fussent-elles – d’œuvres auto-éditées et encore moins éditées à compte d'auteur ou simili, ou d’œuvres publiées par des usines à papier, peu regardantes sur leur contenu.

     Et ceci, conformément à ma propre démarche d'auteur.


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  • Gelsomina

     

    Oh, Gelsomina, Juliette des Esprits, je me souviens de ton visage. Grands yeux écarquillés, nez retroussé, bouche en cœur. Ta bouille ronde de clown céleste. Tu étais lune et soleil.

    Gelsomina mon ange, ton image hante mes rêves en noir et blanc. Tu danses sur les notes de Nino, virevoltes au lancer de mots du funambule fou. Tu ris, irradies et ranimes les flammes étouffées.

    Toi, l'innocence bafouée, combien tu as souffert. L'âme sur la main, tu la lui offrais et lui, te rouait de coups. Regarde-le, maintenant qu'il t'a perdue. Cette brute de Zampano, briseur de chaînes et phénomène de foires. Oui, Gelsomina, ma Giuletta, regarde-le fondre en larmes sur la plage. Il ne sait plus où il est. C'est toi qui le fais pleurer.


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  • Oui, et on peut s'en réjouir !

    Un paquet de bonnes nouvelles !

    Beaucoup de bonnes nouvelles à commencer par celles qui émaillent le petit recueil de Danielle Akakpo, Toi, ma p'tite folie, publié aux éditions Zonaires. Sous une plume alerte, avec facétie et toujours beaucoup de tendresse pour ses personnages qui ont une fâcheuse et hilarante propension à confondre leurs désirs avec la réalité, l'auteure nous livre quelques variations sur l'amour et ses illusions assez savoureuses. En quelques lignes, avec un talent éprouvé de conteuse, Danielle Akakpo nous embarque dans ses histoires et les pages défilent sous nos doigts sans que l'on s'en aperçoive. Un mari célibataire le temps d'un week-end de fête nationale, une propriétaire de gîte envahissante, une dame enlisée dans sa vie de couple, un jeune-homme qui se cherche, autant de personnages qui font les frais du regard acéré et caustique de la nouvelliste ; caustique, néanmoins bienveillant, car comme chacun sait : qui aime bien châtie bien !

     

     

    Un paquet de bonnes nouvelles !

     

    D'excellentes nouvelles, aussi, dans le recueil de Valérie Laplanche, Saison désamour, paru aux éditions Jacques Flament. Après son très brillant Impressions Soleil couchant (Ed. La chouette borgne), la nouvelliste confirme de bien belle manière par un ouvrage sombre et sans concession, où l'humanité et en particulier sa part masculine en prend pour son grade. Le regard est affûté, intelligent et le constat implacable. Noir et désespéré, pourrait-on dire, mais c'est sans compter l'humour, l'humour mordant qui rend jubilatoires ces histoires à double face de domination. Par une écriture riche, visuelle et maîtrisée, aux arabesques fluides qui opèrent comme un charme sur le lecteur, l'auteure nous entraîne exactement là où elle le souhaite pour nous "retourner" à l'issue de récits où le faux-semblant règne en maître et où les certitudes tombent. 

     

     


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  • Absences

    Le vide. Les enfants sont partis. Le temps se dilate. J'en profite pour écrire. Comme cela ne m'était plus arrivé depuis longtemps. J'écris. Des heures sans interruption. Je lis, regarde des films, écris encore. Il faut que je termine avant de les retrouver.
    Dans l'appartement, le silence. Recouvert par la bande son que je choisis. Sans contrainte. Gouverné par le seul rythme de mon écriture.

    Et puis, le manque.

    — Allo ! C'est papa !

     


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  •  

    Ma darling Clémentine, sors ton Browning.
    Y'a Ringling, qui monte sur le ring.

    Cash, il t'offre le monde.
    Mais toi, ce que tu veux, c'est veiller sur ta caisse
    Et soigner les rhumatismes de Joseph

    à Plombières-les-Bains.

     


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  • J'ai plusieurs textes sous la main. Sans en terminer aucun, comme si je leur refusais de s'émanciper. Je retarde l'échéance, reprends, corrige. Me dis que c'est bon. J'envoie à un éditeur, l’Éditeur. Au compte-goutte, tant le geste me coûte. Un éditeur qui devrait être le bon ou alors c'est à n'y rien comprendre. Je n'y comprends rien. On se compare, on se jauge, on se trompe. Je suis habitué. La lettre retour, quand il y en a une. Deux mois après, parfois cinq. Et la ligne éditoriale, le programme complet pour deux ans qui verrouillent l'accès. Justement la ligne éditoriale, dans laquelle je suis en plein, malgré ce qu'ils racontent. Je regarde. Je lis. Des mots pour faire passer la pilule du refus. Avec un peu de désinvolture pour que ça glisse. Ça glisse. Je suis habitué. J'ai eu le temps d'écrire depuis mon envoi. De me détacher du texte. Absorbé par autre chose. Les semaines passent. Puis j'y reviens et recommence : un autre éditeur. Le bon, cette fois !

    Je suis las de taper aux portes closes.
                                   Néanmoins, je continue.
                                                       La tête contre les murs.
                                                                                    Avec parcimonie.

    Aïe !


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  • Tête d'oeuf

     

     

    L’œuvre au noir de l'alchimiste. De l'obscurité naît la lumière. Odilon Redon l'extrait, travaille en négatif la matière noire. Il l'éclabousse de vide et grave dans la nuit les contours d'êtres étranges, des apparitions lumineuses. Oeuf.
    Comme à la sortie d'un cauchemar, la couverture sur le nez, la créature effarée surgit dans le monde. Elle est cernée. Et jette sur son impuissance un regard d'épouvante.
    Cri étouffé dans le coquetier. Bouche cousue. Le danger se précise. Le voyant, crayon gras à la main, burin caché derrière son dos, approche hors-champ, prêt à lancer sur la pierre les monstres qui le hantent ! Nooooonnn... Pitié ! Pas la mouillette !

     

    En prime et à propos de l’œuvre de Redon, lire L'horrible vision de Huysmans, un texte de ses Croquis parisiens.

     

     


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  • Je danse comme un derviche sur la piste aux étoiles
    Main droite tournée vers la lumière
    La gauche répartit les astres.
    Je grave les lois de l'univers. En 1919, John et Charles Ringling ont dévoré le Barnum & Bailey Circus.

    Burp !

    Je gravite autour de son centre. Les hommes Soleil me poussent hors de scène. Je m'accroche aux mots qui jaillissent ; veux rejoindre mes frères, mes semblables qui s'exhibent, jeter des paillettes aux queues des comètes, poussière sur l'orbe des gradins vides. 


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