• Dolet, avant son tour

    On l'a dit fils illégitime de François 1er et, donc, frère caché du dauphin. Mais peu lui importe, alors, que ce prétendu demi-frère vive ses dernières heures ! Il est en pleine conversation avec son ami Rabelais, qui, pour l'amadouer, la ponctue de soupirs d'aise et de hochements approbateurs. L'homme est connu pour ses colères et, en ce début août où les températures atteignent des sommets, son sang est chaud. Quatre mois plus tard, le jeune peintre Compaing en fera d’ailleurs les frais, de ses humeurs, puisque sous ses coups de poignards, il perdra la vie. Dolet, protégé par les plus hautes instances, se tirera de ce faux pas en plaidant la légitime défense. Il est vrai qu’il s’agit là d’une peccadille, une vétille par comparaison avec ces déviations religieuses dans lesquelles il se complaît déjà et qui lui vaudront, dix ans plus tard, un bûcher mérité. Bûcher, qui lui inspirera cette tirade en forme d'épitaphe : "Non dolet ipse Dolet, sed pia turba dolet." ("Ce n'est pas Dolet lui-même qui s'afflige, mais la multitude vertueuse.")

     

    La mort du dauphin François, aux éditions 15K.

     


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  • Les Maîtres de Pierre, Sâar - T1, aux éditions L'Ivre-Book

    Je ne suis pas un lecteur de fantasy. De fantastique ou de SF, oui... mais pas de fantasy. Je l'apprécie de temps à autre au cinéma. J'y prends du plaisir et puis je m'en tiens là. Sans doute parce que les quatrièmes de couverture que j'ai parcourues m'ont laissé l'impression que l'on me resservait toujours la même histoire de quête, de rivalité ou d'initiation avec toujours les mêmes ingrédients et les mêmes artifices, que l'on rebattait toujours le même chemin narratif très balisé, ce qui me semble être le comble pour un ouvrage sensé vous ouvrir les portes d'un imaginaire et d'un ailleurs renouvelés. Sans doute aussi parce que les quelques pages feuilletées au gré des occasions m'ont paru ternes et fades, sans relief, d'une écriture au mieux basique quand elle n'était pas indigente... bref, en contradiction totale avec les invitations au voyage que l'on prétend nous offrir... Oui, mais voilà, il a suffi que je tombe sur quelques lignes de Nathalie Vignal pour balayer mes réticences ! J'ai eu cette chance au cours de mes pérégrinations sur le net et je m'en réjouis encore. 

    Les Maîtres de Pierre - Sâar, publié aux éditions L'Ivre-Book, est le premier volet d'une saga dont j'attends avec impatience la suite. Ça foisonne, ça fourmille ! L'auteure construit avec un grand sens du détail un univers élaboré où entrent en scène de nombreux personnages qu'elle fait exister en quelques lignes. Elle évite la caricature et le manichéisme et propose des caractères à la psychologie étudiée et complexe. Elle noue, croise les fils de sa trame, multiplie les enjeux, les mobiles, les embûches et les péripéties, posant les fondements d'une vaste fresque et la déployant. Elle respecte les codes du genre, intègre dans son récit les thèmes récurrents et emblématiques de la fantasy, se collette aux figures imposées pour se les approprier et s'en tirer avec brio et inventivité.
    Mais ce qui est le plus réjouissant et constitue à mon sens la grande réussite de cette belle entreprise littéraire, c'est la langue, le style qu'elle invente, entre modernité et tournures à l'ancienne (qui évoquent les récits médiévaux), assorti d'une très grande richesse sémantique, en parfaite cohérence avec l'univers décrit. La forme originale, à part, presque étrange, devient incarnation du monde proposé et lui donne vie. L'un produit l'autre et petit à petit, en devient le reflet. Il est rare qu'à ce point le verbe colle à son sujet, se lie à lui de façon si indissociable et exclusive. L'auteure a bel et bien réussi son coup : elle nous entraîne dans son aventure, sur les pas de Drayne, Zhara, Yoran ou Jaede, nous embarque dans son univers parallèle ; on est ailleurs... et à la fin, on a très vite envie d'y retourner.

    Alors, non, je ne suis peut-être pas un lecteur de fantasy (quoique...) mais un lecteur de Nathalie Vignal, ça, oui !!! Et pour longtemps... 

    Les Maîtres de Pierre, Sâar, Tome 1, de Nathalie Vignal aux éditions L'Ivre-Book, à lire sans hésitation, en e-book ou en papier !

     


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  • Potineur

    Ils n'avaient pas Voici, à l'époque, mais ils avaient Brantôme et ses oui-dires. Qui plus est, sur le dauphin et sa propre cousine germaine... douée pour des tas de choses et des moins avouables.

    "J'ay ouy dire aux dames de ce temps-là qu'il leur estoit fort respectueux, et les servoit avec grand honneur ; et mesme sa maistresse, dont fut faicte cette chanson,

    Brunette suy
    Jamais ne seray blanche.

    C'estoit une fille de la reine, de la maison de Maumont, très bonne et ancienne, du haut Limosin. Elle estoit ma cousine germaine, fille de ma tante, sœur de mon père. C'estoit une très sage et vertueuse fille ; car les grands volontiers se font des maistresses pour la gentillesse et pour les vertus qu'elles ont, autant que pour autre chose."

    Œuvres complètes de Pierre de Bourdeille, abbé séculier de Brantôme et d'André, Vicomte de Bourdeille.

     

    La mort du dauphin François, aux éditions 15K.

     


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  • Papa François

     

     

    « J’entends bien, vous ne m’osez de première entrée dire qu’il est mort, mais seulement qu’il mourra bien tos. » Gravée, citée dans les livres d’histoire, cette tirade de François 1er n’est guère contestée. Elle prouve quelle crème de père il était ; rien que du bon pain !

    In La mort du dauphin François, chez 15K


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  • La mort du dauphin François, aux éditions 15K

    Ma nouvelle, La mort du dauphin François, est parue chez 15K, éditeur numérique de textes courts à lire et à écouter lire. Et c'est une grande fierté, pour moi, de rejoindre cette très dynamique maison et de figurer ainsi à son catalogue déjà riche et passionnant. L'on peut donc lire le texte en se rendant sur le site de l'éditeur ou bien sur ceux de toutes les librairies numériques mais aussi (et surtout, tant le texte est brillamment rendu par le comédien Emerick Guezou) écouter sa version audio avec la très alerte lecture qui en a été faite.

    Vous pourrez découvrir sur le même site de l'éditeur une présentation du texte et les coulisses de son écriture. En quelques mots, je dirai juste ici qu'il s'inspire d'un événement sportivement historique, qui modifia le cours de l'histoire de France, et des virulentes polémiques qui s'en sont suivies ; des controverses et des contradictions dans lesquelles je me suis allègrement et facétieusement engouffré pour en remonter/emmêler les fils et révéler enfin, avec l'esprit frappeur d'un joueur de jeu de paume, la vérité vraie et inventée de toutes pièces ainsi que la part, jusqu'alors cachée, qu'ont prise dans cette histoire un certain nombre d'illustres figures dont celle du sieur François Rabelais, autrement nommé Alcofribas Nasier ou encore Séraphin Calobarsy, selon les moments et ses humeurs farceuses.

    La nouvelle est donc disponible ici, chez 15K en texte ou en audio et je vous invite chaleureusement à la découvrir.

    Avec un extrait de la lecture d'Emerick Guezou :


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