• Bazouf et Grandvent se concertèrent et s’abattirent sans prévenir sur Janka. Il soufflèrent sur lui comme sur des braises. Janka se comprima. Prostré en brique de charbon, il lutta contre son éparpillement. Il avait vu Dof en cendres, dispersé à travers le désert et la nuit. Il ne tenait pas à subir le même sort. Il se recroquevilla encore sous les assauts des flux tourbillonnaires. Se recroquevilla tant qu’il se condensa en une escarbille, dont l’extrême compacité lui permit d’éviter l’éclatement, dont le poids ne lui permit pas de se soustraire au grand mouvement. Il décolla, en rotation accélérée le long d’une spirale de forte pente, s’éleva au-dessus de la mine, entre les parois du cirque. Roches sillonnées d’échancrures d’où suintait une vapeur visqueuse qui l’éclaboussait de ses jets acides. Il atteignit la crête. Derrière, le plateau criblé de fosses et griffé de dépressions s’étendait à perte de vue. Janka s’éleva encore. Porté par Bazouf et Grandvent, aspiré dans la trame du vortex à la surface duquel il crut reconnaître une parcelle étoilée de Dof. Il s’en échappa, propulsé vers le ciel sous l’effet centrifuge de la colonne de vent. Comète, dont la traîne figea le souvenir.

    La 26ème mort de Janka


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