• ... à son papa.

    Tailler un costard...


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  • Elle glisse des petits cailloux dans les trous des conduites d'eaux pluviales. Ding dong, sonnent-ils en dégringolant. Ils débouchent sur le trottoir, ricochent sur le macadam et mordent la cheville du vieil homme qui passait par là. Aïe, s'exclame le monsieur. Quoi donc l'a piqué ? Il retrousse son pantalon, cherche à élucider le mystère, tandis que la petite fille, hors de vue derrière sa main plaquée contre sa bouche, pouffe.

    Histoire de cailloux


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  • Général Tom Pouce

    Charles S. Stratton ne pesait pas bien lourd quand Barnum l'embaucha : 7 kg tout mouillé et peu de frais de tailleur à prévoir pour Taylor, si peu qu'il pouvait bien compenser en lui confectionnant, à son protégé, un uniforme personnel, style napoléonien, ou un trois pièces avec haut-de-forme, pour varier. Le placement se révéla lucratif ; le petit bonhomme avec ses quelques centimètres et ses dispositions aux arts du spectacle rapporta un joli pactole à son généreux propriétaire. Gloire internationale, l'enfant précoce brûla les planches, serra les pinces des monarques européens et, plus tard, se maria en grande pompe. Une statue au sommet d'un piédestal à sa mesure fut même érigée en son honneur, à Bridgeport, Connecticut. 

     

    Charles Sherwood Stratton as Napolean with Livinia -
    Mathew Brady (commons.wikimedia.org)


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  • Au sommaire de la revue L'Ampoule !

     

     

    Mon texte Tête à claques figure au sommaire du n°20 de la revue littéraire énervée et numérique, L'Ampoule, dans la rubrique Confessions et j'en suis particulièrement fier. La thématique (très actuelle) du numéro est "Ordre et Chaos" et les propositions sont d'ores et déjà consultables (et gracieusement !) en ligne. 

    C'est par ici que ça se lit : L'Ampoule n°20. 


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  • Focus sur les éditions Antidata et deux de ses recueils de nouvelles : Au-delà des halos de Laurent Banitz et Dernier avis avant démolition, de Fabien Maréchal.

    L'étrangeté, dans ces deux recueils, règne en maître. Il s'immisce dans des vies à la banalité apparente, dans des situations ordinaires, vient enrayer la routine d'existences tracées. Un hiatus s'opère, le décalage porté par un humour jamais en défaut provoque le malaise, l'inquiétude ou le rire (parfois jaune). Un lien indéniable, donc, entre ces livres, d'autant qu'ils sont tout deux portés par une écriture fluide et sans fioriture, un air de famille qui ne masque ni une différence de traitement ni une spécificité des points de vue et du propos.

     

    Au-delà des halos et Dernier avis avant démolition

    Laurent Banitz met ses personnages à rude épreuve, les confrontant à des situations extraordinaires, fantastiques, souvent absurdes. Avec un art consommé du découpage (quasi cinématographique) et du rythme, un style élégant et pince-sans-rire et le sens de la formule, il fait oeuvre d'entomologiste (ou de clinicien). Ses héros sont passifs et impuissants. Ils subissent les événements, s'y adaptent, les intègrent dans leur schéma de vie, de pensée, se laissant portés par eux, même si ou, plutôt, parce qu''ils n'y comprennent rien (l'impressionnant Céphalées) ; et les faits s'enchaînent selon une logique que les circonstances exceptionnelles imposent (Divan mutique). Mais si le monde bascule et les repères se brouillent, c'est aussi pour dépasser les apparences et révéler aux protagonistes leur seconde nature, notamment par la figure du double (mimétique ou transgressif), récurrente (du tentateur de De l'insecticide dans le confessionnal au poilu de Tripes et boyaux en passant par le patient mutique ou l'alter ego de cinéma, ses représentations abondent). Une inversion s'opère. Les masques tombent et le héros, jouet de la fortune, aliéné, devient petit à petit l'ombre de son double, le double de son double.

     

    Au-delà des halos et Dernier avis avant démolition

     Chez Fabien Maréchal, ce sont les personnages qui sont à l'oeuvre et à l'origine du détournement de la norme. Par leur conduite, leur volonté, leur éthique de vie, ils se placent en marge de la société et tordent le réel afin qu'il soit plus en phase avec leurs aspirations, afin d'en faire bouger les lignes. Ainsi Norbert (dans Démolition) peint-il son monde aux couleurs d'un futur utopique avant de le teinter du sépia d'un passé idéalisé, avec pour motif du temps qui file et point d'ancrage dans un présent inconciliable : le cimetière, l'extension du domaine de la mort. Ainsi Paulin, le photographe (dans Le monographe), recompose-t-il par son œil le monde qui l'entoure, en lui conférant une dimension sauvage et mythique. Le récit prend un tour quasi fantasmagorique voire épique, alors que se succèdent non-événements et petits riens. Le décalage plonge le lecteur dans un état second et rend la nouvelle particulièrement étonnante, d'autant que l'auteur sait à merveille instaurer des "climats", des atmosphères et y glisser des singularités (le froid glacial dans La guerre froide, l'objet du voyage dans Le grand départ) qui viennent troubler le jeu et déporter le regard.

     

    Deux recueils à découvrir aux éditions Antidata et à commander dans toutes les bonnes librairies.


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