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Daïmon
J'ai découvert Daïmon, dont je me suis procuré le premier numéro. Une démarche, une entreprise, qui m'ont intrigué et impressionné par les ambitions affichées. La revue littéraire, dirigée par Raluca Belandry, consacre chaque opus à un auteur, ici Thomas Pourchayre (que j'ai lu, déjà et avec beaucoup d'intérêt, au gré de mes pérégrinations littéraires, notamment chez 15K, Dissonances, JFE...), en publiant quelques uns de ses textes et des ses photographies, éclats divers et irréconciliables (?) de sa production artistique, fragments pour un portrait kaléidoscopique, censé suggérer des pistes, donner des clés, sonder les origines et la source de la création, en bref, comme Raluca Belandry et Henry James le disent, déceler le motif sous le tapis. La revue se conclut par une conversation. C'est passionnant et, heureusement, le mystère demeure entier, même si par moment l'on croit toucher du doigt son élucidation. Des jalons sont posés, l'univers de l'écrivain (à peu près) circonscrit. Des thèmes s'avèrent récurrents et certaines influences (plutôt des inspirations), identifiées. L'acte de création reste néanmoins insaisissable, résiste à la réduction. Et c'est tant mieux. Je crois, pour ma part, qu'il ne faut pas trop chercher à le cerner, il se pourrait bien qu'il se venge. Je tire mon chapeau (que j'ai piqué à mon tour au Grand Homme) à Raluca Belandry pour son initiative, d'autant plus audacieuse qu'elle ne choisit pas un artiste établi du sérail, au sillon bien tracé et terrain connu, mais un (opportunément dénommé L'ailleuriste et rendant l'exercice plus difficile) qui évolue sur les chemins de traverse éditoriaux et se joue des frontières littéraires.
La revue est disponible sur le site qui lui est dédié, ici. Et l'on peut la commander ou s'abonner sur cette page.
Tags : Daïmon, Raluca Belandry, Thomas Pourchayre, Revue littéraire
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