-
Sans cape, dans le canal
Mais que fabrique-t-elle ?!!!
— Attention, Têtenlair !
Elle regarde ailleurs, zigzague, dévie, franchit le bord grillagé d'orties et plonge. Direct dans la flotte. Moment de stupeur. Le temps que j'enregistre l'info : je ne la vois plus, elle est dans le canal. Et l'arrêt en catastrophe, la bicyclette en travers des pattes qui ne veut pas me lâcher, dont je me dépètre. À toute berzingue, en manquant de m'aplatir, je rejoins la rive. Un état des lieux. Elle est allongée dans la vase, de l'eau jusqu'au cou, son vélo qui l'entrave. Je saute, l'attrape sous l'aisselle. Tout va bien : j'ai pied. Je m'arrime à la berge, la sors de là. Puis la machine. Puis moi. Un deuxième passage dans les orties. Histoire de s'embraser un peu plus l'épiderme. Et les pleurs. La petiote trempée, secouée. Les passants qui regardent et commentent : « Plus peur que de mal ! » ... Certes.De retour fissa à la maison, je la dépiaute, sa peau rougeoyante, la glisse dans la baignoire. De l'eau chaude. Soupirs. Têtenlair reprend ses esprits et son calme.
— J'aurais pu me noyer, dit-elle, très impressionnée, après que je l'ai sermonnée sur sa conduite plus qu'aléatoire.
— Oui... mais bon, j'étais là quand même...
Elle me considère, me dévisage. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres. Elle se met à pouffer.
— Tu crois que t'es le prince charmant ? se moque-t-elle.
— Pourquoi dis-tu ça ?
— Ben oui, tu te prends pour le prince charmant qui me sauve, et tout... alors que t'as même pas de cape !
Tags : Père au foyer
-
Commentaires
2nathMardi 30 Juin 2015 à 20:09J'imagine ta peur !! Et la sienne ! Ben fort heureusement, tout c'est bien terminé et têtenlair fera plus attention la prochaine fois
Ajouter un commentaire
C'est vrai, ça, elle était où ta cape, hein ? Dans les sacoches, pour que tu puisses pédaler à l'aise ?