• Le silence ou le bruit

    © Illustration d'Amandine Camus

     

    Soudain, le lecteur s’arrêta. Plus aucune note n’en jaillit. Mathieu se décomposa. Il arracha son portable de sa poche, le secoua frénétiquement pour en extraire d’ultimes volutes sonores. Persuadé que la machine recelait un fond de musique mais qu’elle rechignait à le lui restituer. Il la tritura, la malmena. N’extirpa rien de mieux qu’un craquement inopportun quand, du pouce, après maints essais infructueux, il pressa une fois de trop le bouton marche/arrêt.

     

    Les protagonistes : Mathieu, le voisin, Florence, la blouse blanche
    Titre auquel vous avez échappé : Et on remet le son !

    Le silence ou le bruit, une nouvelle à découvrir dans le recueil Un si doux mirage, paru aux éditions Zonaires.


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  • Le réseau de la nouvelle est un regroupement d'acteurs de l'édition, adeptes de la forme courte, réunis afin de mutualiser leurs efforts, leurs moyens, leurs réseaux, pour la soutenir, la développer et la promouvoir, notamment à travers des événements littéraires, organisés durant l'année. Un modèle collaboratif et coopératif dont on ne peut que se féliciter.

    Le réseau de la nouvelle

    Le groupe offre un bel aperçu de ce qui se fait autour de la nouvelle (trop souvent aujourd'hui reléguée dans les marges de la production littéraire), témoigne de sa vitalité par la diversité et le foisonnement des démarches et des propositions. Il compte plusieurs dizaines de membres, parmi lesquels des éditeurs avec lesquels j'ai la chance de travailler, tels qu'Antidata (avec trois collectifs) et Zonaires qui a publié mes trois derniers recueils personnels (et plusieurs autres textes en collectifs). Je me réjouis que Zonaires ait rejoint cette aventure solidaire et, par son biais, d'y être aussi associé. On y trouve également Rue Saint Ambroise, l'un des précurseurs à l'initiative et à la manœuvre de ce réseau, qui a déjà beaucoup œuvré pour la diffusion de la nouvelle (patrimoniale et contemporaine) à travers sa revue (à laquelle j'ai eu le plaisir de contribuer) et qui, depuis quelques années, s'est aussi lancé dans l'édition.

    L'on peut suivre les activités et l'actualité du réseau, découvrir ses membres, sur le site suivant : reseaudelanouvelle.fr

     


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  • Métamorphose du désir

    © Illustration d'Amandine Camus

     

    Elle traverse la salle. Entre les tables et les chaises se fraie un chemin jusqu’à moi sans me quitter des yeux. Elle me sourit. Je lui souris en retour. Je la contemple et savoure. L’une des plus belles. L’une des plus amoureuses. Le plaisir en sera décuplé.

     

    Les protagonistes : le narrateur et la fille du moment
    Le lieu : un café
    Titre auquel vous avez échappé : Femme libérée

    Métamorphose du désir, une nouvelle à lire dans le recueil Un si doux mirage, disponible chez Zonaires.

     

    Nota : une version antérieure de cette nouvelle a été publiée en 2013 au sein de l'ouvrage collectif Instants (éd. Rouages), épuisé.


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  • Ceux qui restent

    © Illustration d'Amandine Camus

    Elle le regarde. La façon dont il étale ses chemises sur le lit, rabat les manches, plie. Ce n'est pas ainsi que l'on plie les chemises. Elle voudrait lui montrer. Les pans, le col. Elle ne bouge pas. Le laisse faire.

     

    Les protagonistes : elle et lui
    Objets du désarroi : les valises
    Titre auquel vous avez échappé : Courage, fuyons

    Ceux qui restent, une nouvelle du recueil Un si doux mirage, paru chez Zonaires.

     

    Nota : une version antérieure de cette nouvelle est parue au sein du n°33 de la revue Dissonances (oct 2017).


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  • (...)
    Toujours sur mon blog, pour lequel j’ai programmé quelques articles. J’aurai ainsi les mains libres pour me consacrer et me concentrer sur l’écriture d’un nouveau projet, nouvelle ou roman. Ou pour en jeter les fondements. Il ne faut pas être trop gourmand. Je revois également le texte prévu pour la revue Dissonances. Sur le thème de la vérité. Je vais le leur envoyer. On verra bien. Un texte écrit depuis que j’ai terminé mon roman. Je ne sais plus si j’en ai parlé, ici. Un petit texte. Très court.
    (...)

    Journal, extrait du jour J+66, 10/01/2019


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  • (...)
    Le prix des timbres a augmenté avec la nouvelle année. 64 centimes de plus pour expédier un manuscrit. 64 ! D’un coup, du jour au lendemain, en lettre verte. Je passe de 6,40 euros à 7,04 euros, pour l’envoi. De sorte que je me demande si je recevrai bien les exemplaires dont j’ai demandé la réexpédition. Puisque les enveloppes retour que j’ai transmises aux maisons d’éditions sont affranchies au tarif de 2018.
    Le problème des frais de port. Un problème économique crucial pour les auteurs, pour les éditeurs.

    En ce début d’année, c’est l’hécatombe, côté éditeurs. Trois ont annoncé la fermeture de leur maison. Il y a Jacques Flament, comme j’en ai déjà parlé. Et il y a L’Ivre-Book et les Editions Christophe Lucquin. Trois petites maisons d’éditions indépendantes, différentes, qui jettent l’éponge. Et pour leurs auteurs, comme moi, l’horizon qui se rétrécit un peu plus…
    (...)

    Journal, extrait du jour J+63, 07/01/2019


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  • La coagulation du désir

    © Illustration d'Amandine Camus

     

    J’ai exploré rapidement la cuisine, le temps de découvrir qu’elle était une adepte du soja, du quinoa et du coca-cola. J’espérais à part moi qu’elle ne me contraindrait pas à ce régime. J’ai poussé la porte des toilettes, celle de la salle de bains. J’ai jeté un coup d’œil dans le placard ; une quantité non négligeable de crèmes, de lotions, de produits en tous genres s’y empilaient. Je me suis arrêté sur les parfums. Elle était abonnée à Démone. J’ai souri : voilà qui était de bon augure. Je m’en suis aspergé le poignet. J’ai reniflé. Aucune odeur de soufre ne s’en exhalait.

     

    Les protagonistes : le narrateur, la voisine, M. Serberre
    Le déclencheur : la clé
    L'attrait des territoires inconnus
    Titre auquel vous avez échappé : Sésame, ouvre-toi

    La coagulation du désir, une nouvelle à découvrir dans le recueil Un si doux mirage, disponible chez Zonaires.


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  • Félix Vallotton - Baigneuse assise sur un rocher

    1910 - Huile
    Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon

     "Une île et la mer diminue
    L'espace n'aurait qu'un frisson
    Pour nous deux un seul horizon
    Crois-moi surgis cerne ma vue
    Donne la vie à tous mes rêves
    Ouvre les yeux."

     Extrait de Surgis (Derniers poèmes d'amour) - Paul Éluard

     

    Meilleurs vœux !

     


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  • Mes publications 2023

    À l'heure des bilans annuels, voici celui de mes publications de cette année 2023 !

    On y trouve mon recueil personnel, bien sûr, Un si doux mirage édité chez Zonaires, que j'invite tout le monde à découvrir et trois collectifs, très différents les uns des autres, conçus par trois éditeurs passionnants : Jacques Flament, Antidata et Zonaires (dans l'ordre de parution). 

    Des lectures que je recommande, évidemment ! 


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  • Fleurs blanches

    © Illustration d'Amandine Camus

     

    Elle le sait que je déteste cette robe. Les fleurs blanches l’empêchent de me plaire ; combien de fois le lui ai-je répété ? La présence de son ensemble mauve ainsi que de sa jupe noire, à disposition entassés sur son tabouret, m’irrite d’autant plus. Lorsque j’aperçois les manches de son débardeur orange dépasser de son sac, je manque de m’emporter. Je m’apprête à lui exposer mes griefs mais, alors que mes mains se précipitent vers ses épaules, je les retiens de la secouer. En dépit de sa négligence, je ne trouble pas son sommeil. À son chevet, me contente de l’observer. Sa respiration régulière soulève sa poitrine, gonfle de vie les fleurs blanches, les dilatant puis les comprimant, les dilatant puis les comprimant, et encore. Je ne peux laisser passer ça. D’une manière ou d’une autre, je dois y remédier.

     

    Les antagonistes : le narrateur et elle
    Le scandale : les fleurs blanches
    Titre auquel vous avez échappé : French Psycho

    Fleurs blanches, une nouvelle à lire dans le recueil Un si doux mirage, disponible chez Zonaires.

     

    Nota : une version antérieure de la nouvelle a été publiée en 2013 par l'éditeur L'anthologiste (qui a cessé ses activités), au sein du recueil collectif Histoires à lire dans une salle d'embarquement.


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