• p 352 : à la poste

    hier dans la série ma vie est passionnante je suis allé à la poste parce qu'il y a encore une poste dans notre petite ville j'ignore jusqu'à quand durera ce privilège je croise les doigts pour qu'on nous le préserve déjà que celui de se soigner devient rare qu'on nous parle en plus de nous supprimer nos liaisons ferroviaires une façon de désengorger les cabinets des grandes villes qui n'ont pas besoin de nos dérisoires problèmes de santé ils ont assez des leurs inutile d'en rajouter on raconte que certains prennent le train pour consulter il y a des petits futés partout et d'autres qui ne se refusent rien donc hier je suis allé à la poste en me disant que je devrais changer de lunettes avant qu'on brise les lignes je me le suis d'autant plus dit que j'ai croisé monsieur Biglet et que je ne l'ai pas reconnu j'ai vérifié mes verres ils étaient pourtant propres bonjour il a lancé en me tendant la main je lui ai prêté la mienne en me demandant qui il pouvait être cela m'arrive souvent de ne pas savoir à qui je m'adresse je ne suis pas un sauvage je souris quand même il s'est enquis de mon état général ça va j'ai hoché la tête et répondu oui et vous et puis je me suis rendu compte mais bien sûr c'est monsieur Biglet pas étonnant que je ne l'ai pas identifié il avait changé de coiffure il était blond alors que d'habitude il est chauve on n'est à l'abri de rien il m'a certifié que ça allait aussi de son côté malgré la tignasse qui lui avait poussé sur le crâne et a observé qu'on se retrouvait à la poste alors on va à la poste s'est-il exclamé il est perspicace monsieur Biglet à la nuance près qu'on n'y allait pas puisqu'on n'y était déjà je me suis gardé de l'objecter cela m'aurait amené à développer et je ne me sentais pas de m'étendre sur le sujet je me suis contenté de mesurer notre chance oui il faut en profiter ça ne durera pas éternellement il m'a considéré bizarre il avait le regard un peu absent sans doute que lui aussi avait besoin de nouvelles lunettes et il s'est rappelé qu'il devait partir il avait un train à prendre pour voir un ophtalmo et il comptait en profiter tant que c'était encore possible il m'a salué en me souhaitant une bonne journée bien que je n'aie rien contre et s'est dirigé vers la sortie je n'étais pas contre non plus son départ tombait à pic surtout que je n'avais pas que ça à faire j'avais une place à occuper dans la file devant la machine distributrices de timbres un passage obligé si je voulais envoyer ma lettre je me suis donc mis derrière une dame que je ne connaissais pas même si elle avait aussi des cheveux et j'ai attendu mon tour qui n'arrivait pas vite pas de quoi se plaindre non plus on n'était pas aux

    p 352 : à la poste

    MIB 3


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :