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La 1ère mort de Janka
Janka laissa tomber la nuit à ses pieds. Alors qu’elle dégoulinait sur le carrelage, le constellait au fur et à mesure de sa progression, il décida de ne pas la ramasser. Le moment était venu d’en terminer. Il tâtonna entre les murs, à l’aveugle remonta le couloir. Ses mains glissaient sur des aspérités inconnues, les paumes écorchées par les pointes effilées d’étoiles traîtresses. Il avait vu bien des hommes se fracasser à cet instant contre des récifs imaginaires, happés par la marée des souvenirs montants, et sombrer dans des abîmes de regrets. Janka ne regretta rien. Pas même la tiédeur des girons de rencontre. Pas même le poids des corps précaires. Il avait fait ce qu’il fallait. Ce qu’il avait pu.
Il avança. Pas après pas, se délesta de ses peaux successives. Les oripeaux se disséminèrent derrière lui, absorbés dans la masse noire. Il atteignit la porte, la poussa.
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