• La 18ème mort de Janka

    De tous les parasites, Janka était le plus invisible. Il se fondait si bien dans le bitume qu'il fallait se pencher et coller son nez au-dessus de sa trace pour noter sa présence. Ses membres agglomérés au substrat granuleux conféraient à la nappe visqueuse un relief à peine perceptible. Des ondulations de surface qui renvoyaient à un paysage disparu, fait d'alvéoles, de pentes douces et de rondeurs consolantes. Janka rampait à l'abri des regards et tentait de s'extirper de l'entrave gluante.
    Quand il atteignit le bout de la bande noire, il crut toucher au but. Les liens se desserrèrent ; la piste s'amollit. Il se contorsionna, dégagea un bras puis sa tête. S'adossa au replat des tumeurs en formation. Des convulsions soudaines l'empêchèrent de s'y agripper. La langue se rétracta, s'enroula autour de lui, déferla.

    La 18ème mort de Janka


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