• Ecrivain, c'est quand qu'on y est ?

    J'ai déjà du mal avec "auteur" ; avec Écrivain, impossible de m'habituer, la gêne, ça me met mal à l'aise, l'impression d'être un imposteur. Le costume est trop large je ne suis pas taillé pour. Écriveur, à la rigueur ; écrivaillon, encore mieux, même si la dénomination est péjorative... et cruelle lorsqu'on songe à la somme de travail abattu, au nombre de pages empilées, à la quantité de mots biffés. Tout ça pour ça : écrivaillon. Scribouillard, je préfère. Le terme est plus sympathique. Il a un côté attendrissant et me rappelle la tante Julia. À partir de quand s'estime-t-on écrivain ? Jamais, probablement... On se dit quand je serai édité, oui, quand je serai édité, je pourrai me sentir écrivain puis quand j'aurai publié deux livres trois cinq dix quand je serai lu que je toucherai des droits d'auteur suffisamment pour être affilié à l'AGESSA qu'on me trouvera dans toutes les librairies qu'on me sollicitera aux quatre coins du pays du monde de l'univers que je fraierai dans les académies que je hanterai les manuels scolaires je me marre ou quand je prendrai la pose air inspiré et tourmenté et tout et tout pour "faire" écrivain sur la photo je me sentirai écrivain m'y croirai j'en doute le redoute ce serait la fin l'embaumement le moment d'arrêter d'écrire où l'on se regarde écrire. 

    Ecrivain, c'est quand qu'on y est ?

    "Figure du grand écrivain"
    Victor Hugo, par Auguste Vacquerie (1853) source Wikimédia


  • Commentaires

    1
    Jeudi 19 Mai 2016 à 07:46

    Ne te mésestime pas ! Tu es écrivain puisque tu écris. Tu es écrivain si tu décides de l'être. La reconnaissance des autres n'a rien à voir la dedans. Tu écris à ta hauteur, comme tu es toi, ce que tu es, sans te comparer, sans complaisance et tu es écrivain. Ne reste plus qu'à être lu car je pense qu'on écrit pour être lu. Donc édité. Mais ce n'est pas un éditeur qui décrétera que tu es un écrivain. C'est toi qui le sauras.

    2
    Jeudi 19 Mai 2016 à 09:13

    Merci pour ton passage et ton avis, Joël ! Sans doute que chaque "écrivant" se ressent différemment. Comme tu le dis, et comme je le disais aussi en fin de compte, je crois que ça n'a rien à voir avec la reconnaissance ou le degré de reconnaissance. C'est plus profond que ça. Autant je prends très au sérieux l'écriture, autant il m'est difficile de me prendre, moi en tant que personne qui écrit, au sérieux et j'ai l'impression que cette distanciation est salutaire, qu'elle permet non seulement la sincérité mais aussi d'avancer (de chercher, d'essayer, de remettre en question...). Il y a, pour moi, dans le terme "écrivain" une connotation un peu empesée, un côté un peu parvenu, qui contredisent cette façon d'être. Mais je conçois que pour d'autres, il n'en soit pas de même. Et il ne s'agit là que de dénomination, de représentation. Ecrivain, auteur, scribouillard... cela n'empêche pas qu'au bout du bout, on s'applique tous à la même chose : à écrire...

    3
    XVII
    Mercredi 7 Décembre 2016 à 17:12

    Un forgeron forge, un cuisinier cuisine, un sprinteur sprint, un président préside, un mendiant mendie.

    Tu es ce que tu fais et non ce que tu penses être en le faisant.

    Autrement dit, si tu écris des ouvrages, de quelque nature que ce soit, tu es écrivain. Tu peux penser que tu ne l'es pas mais ça n'a aucune espèce d'importance.

    Il n'y a rien de glorieux à se faire petit pour attendrir les autres et les empêcher d'être plus sévère envers tes réalisations.

      • Mercredi 7 Décembre 2016 à 17:43

        Je ne cherche pas être glorieux... Je ne veux attendrir personne et tout le monde peut dire ce qu'il pense de mes écrits. J'exprime simplement les choses comme je les ressens et comme je les vis.

        Libre à toi de ne pas partager mon point de vue.

        Sinon, il n'y a rien de glorieux, non plus, dans l'anonymat... 

    4
    XVII
    Jeudi 8 Décembre 2016 à 19:22

    Il faut donner son nom et son adresse pour donner son avis dans un de vos articles ?

    Je m'excuse si mon précédent commentaire vous a heurté, sachez que ce n'était pas mon intention.

    Je ne vous dérange pas plus longtemps et vous souhaite bon courage pour la suite.

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