• Le bunker, troisième témoignage, chez Jacques Flament Editions.

    Visite guidée du Bunker (5) : entre "Le livre de l'intranquillité" et "L'aveuglement"

     

     

     

     

     "Si bien qu'il a dû se résoudre à amputer sa propre création des feuilles les plus sacrées qui soient, celles de ses compatriotes, Pessoa et Saramago, et de dormir, calé entre l'aveuglement et le Livre de l'intranquillité, afin que nul ne les profane."

     Le bunker, 3ème témoignage

     

      

     

     

     

     

     


    Pessoa, l'intranquillité (Extrait 2) par artofilms


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  • Le bunker, troisième témoignage chez Jacques Flament Editions 

     

     

     

     

     

    1er mouvement de la symphonie pastorale de LV Beethoven.

     

     

     

    Visite guidée du Bunker (4) : Soleil Vert

    Visite guidée du Bunker (4) : Soleil Vert

     Nota : les images sont à cliquer !!!


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  • "Paul & Mike" est un petit éditeur comme on les aime. À l'instar d'un Jacques Flament, d'un Christophe Lucquin, de Quadrature, des Editions Zonaires, de La Chouette Borgne et de quelques autres valeureux, vent debout envers et contre le système qui ne favorise pas leur boulot, il donne à entendre des voix belles et singulières. 

    Ainsi des auteurs de ces deux recueils que j'ai eu la chance de découvrir et dont je disais quelques mots sur le forum Maux d'auteurs, mots que je restitue ici (ce qui me procure conjointement l'intense volupté d'être cité et les délices de l'oisiveté).

    La racine du fleuve - Alain Émery :
    Du Conrad revisité par Simenon ! Il plane indubitablement sur ce recueil et en particulier sur la nouvelle éponyme, l'ombre de Kurtz et de Jim. Et comme l'auteur d'Au cœur des ténèbres, Alain Émery nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine, en se gardant bien de toute explication.
    Chacun connaît le talent du nouvelliste et je n'en rajouterai pas ! Je voudrais juste dire que plus je le lis, plus je suis impressionné, comme si d'oeuvre en oeuvre, il gagnait encore en maîtrise, en justesse, et qu'il se rapprochait toujours davantage d'une forme de plénitude. Et il n'y a qu'à se pencher sur son journal (proposé par Jacques Flament Editions, ici) pour s'en convaincre.

     

    La fuite est un art lointain - Catherine Quilliet :
    La fuite est un art lointain, paraît-il, c'est l'auteure qui le dit ! Et en matière d'art, elle s'y connaît, tant elle maîtrise le sien. Quelle belle voix singulière, qui sait happer son auditoire en deux temps trois mouvements et le plonger dans des atmosphères quasi désincarnées (ou au contraire très incarnées quand l'auteure s'en prend au corps même du langage (voir Pas de course)), désincarnées alors que c'est le corps qui semble être le grand acteur de ces nouvelles, si bien que l'on pourrait presque ajouter en sous-titre de recueil : mon corps, mon ennemi ou mon corps, cet étranger ou plutôt, cette étrangeté... Non pas le corps dans le corps à corps, mais dans le corps à soi-même parce qu'ici, c'est affaire individuelle et souvent une lutte à mort.
    Vous l'aurez deviné : je recommande chaudement !

    Et quand on sait que la maison vient de sortir un recueil de l'excellente nouvelliste Sylvie Dubin, et qu'elle publie aussi Fabien Pesty, l'on ne peut qu'être convaincu de la qualité de son catalogue.


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  •  Le bunker, troisième témoignage, chez Jacques Flament Editions.

     

     

     

     "Un choc esthétique, puisque la composition de Jeremy Johnson avait déterminé son orientation artistique ultérieure et influé sur ses choix picturaux. Du moins, selon la brochure de l'exposition et ses raccourcis enjolivés..."

     Le Bunker, 3ème témoignage

     

    It's not who I am underneath but what I do that defines me.

    Batman 

    Une photo et une oeuvre issues de Meddling With Nature


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  • Je la réveille.
    — Regarde, la petite souris est passée.
    L'effet est instantané. Elle ouvre les yeux, se redresse, cherche sur son étagère le cadeau promis.
    — Bah, y'a plus ma dent, mais y'a rien non plus ! maugrée-t-elle.
    — Si !
    Je lui indique du doigt le plafond. Elle obtempère, découvre un cheval rose gonflé à l'hélium, au-dessus de sa tête. Elle esquisse un sourire, enfouit son visage dans sa couette.
    — Alors ? T'es contente ? Elle est gentille, la petite souris, non ?
    Elle voudrait bien cacher sa joie, n'y parvient pas.
    — C'est pas une petite souris, c'est une grosse souris.
    Pour preuve, elle me montre l'énorme ballon. Sûr qu'il faut une souris costaud pour apporter ça ! Je me lance dans une explication vaseuse.
    — Sans doute qu'elle l'a amené, en coinçant la ficelle entre ses dents.
    — En tout cas, elle attend pas, elle ! me lance-t-elle sur un ton de reproche
    — Comment ça ?
    — Ben oui, vous vouliez pas me l'acheter, vous disiez pas tout de suite et ben, la petite souris, elle, elle attend pas pour me le donner.
    Certes…
    Elle attrape le bout de la ficelle, tire le cheval harnaché jusqu'à elle, l'enlace.
    — Papa ?
    — Oui.
    — Mais s'il y a du poison dans les caves de l'immeuble, contre les rats et les souris, ben… il y aura plus de petite souris, après… pour…
    Oh non, voilà sa petite voix qui tremble maintenant !


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  •  Le bunker, troisième témoignage chez Jacques Flament Editions

     

    Visite guidée du Bunker : étape n°2   Aphrodite Braschi, du type de l'Aphrodite
    de Cnide attribuée à Praxitèle.
    (voir aussi les Vénus d'Arman)

     

     

    Les amours de Lucien de Samosate (extrait) : 

    "Quand notre admiration satisfaite se fut un peu refroidie, nous aperçûmes, sur l'une des cuisses de la statue, une tache semblable à celle d'un vêtement. La blancheur éclatante du marbre faisait ressortir encore plus ce défaut. D'abord, je me figurai, avec quelque vraisemblance, que ce que nous voyions était naturel à la pierre. Les plus belles pièces ne sont point à l'abri de ce défaut, et souvent un accident nuit à la beauté d'œuvres qui, sans cela, seraient parfaites. Croyant donc que cette tache noire était un défaut naturel, j'admirai l'art de Praxitèle, qui avait su dissimuler cette difformité du marbre dans l'endroit où l'on pouvait le moins l'apercevoir. Mais la prêtresse qui nous accompagnait nous détrompa en nous racontant une histoire étrange et vraiment incroyable : "Un jeune homme, d'une famille distinguée, nous dit-elle, mais dont le crime a fait taire le nom, venait fréquemment dans ce temple ; un mauvais génie le rendit éperdument amoureux de la déesse. Comme il passait ici des journées entières, on attribua d'abord sa conduite à une vénération superstitieuse. En effet, dès la pointe du jour, avant le lever de l'aurore, il accourait en cet endroit et ne retournait à sa demeure que malgré lui et longtemps après le coucher du soleil. Durant tout le jour, il se tenait assis vis-à-vis de la déesse.  Ses regards étaient continuellement fixés sur elle.  Il murmurait tout bas je ne sais quoi de tendre, et lui adressait en secret des plaintes amoureuses.
    Voulait-il donner le change à sa passion, il disait quelques mots à la statue, comptait sur une table quatre osselets de gazelle, et faisait dépendre son destin du hasard. S'il réussissait, si surtout il amenait le coup de Vénus; aucun dé ne tombant dans la même position, il se mettait à adorer son idole, persuadé qu'il jouirait bientôt de l'objet de ses désirs. Mais si, au contraire, ce qui n'arrive que trop souvent, le coup était mauvais, et si les dés tombaient dans une position défavorable, il maudissait Cnide entière, s'imaginant éprouver un mal affreux et sans remède.  Puis, bientôt après, reprenant les dés, il essayait, par un autre coup, de corriger son infortune. Déjà, la passion l'irritant de plus en plus, il en avait gravé des témoignages sur toutes les murailles.  L'écorce délicate de chaque arbre était devenue comme un héraut proclamant la beauté de Vénus. Il honorait Praxitèle à l'égal même de Jupiter. Tout ce qu'il possédait de précieux chez lui, il le donnait en offrande à la déesse. Enfin la violence de sa passion dégénéra en frénésie, et son audace lui procura les moyens de la satisfaire. Un jour, vers le coucher du soleil, à l'insu des assistants, il se glisse derrière la porte, et, se cachant dans l'endroit le plus enfoncé, il y demeure immobile et respirant à peine. Les prêtresses, suivant l'usage, tirent du dehors la porte sur elles, et le nouvel Anchise est enfermé dans le temple. Qu'est-il besoin de vous dire le crime que cette nuit vit éclore ? Ni personne ni moi ne pourrais l'essayer. Le lendemain on découvrit des vestiges de ses embrassements amoureux, et la déesse portait cette tache comme un témoin de l'outrage qu'elle avait subi. À l'égard du jeune homme, l'opinion commune est qu'il se précipita contre des rochers ou qu'il s'élança dans la mer.  Le fait est qu'il disparut pour toujours."
    La prêtresse parlait encore, que Chariclès, l'interrompant, s'écria : "Une femme se fait donc aimer, même lorsqu'elle est de pierre ? Eh ! que serait-ce, si l'on voyait vivante une beauté si parfaite ? Ne préférerait-on pas une seule de ses nuits au sceptre de Jupiter ?" Alors Callicratidas se mettant à sourire : "Nous ne savons pas encore, Chariclès, dit-il, si, en arrivant à Thespies, nous n'apprendrons pas une foule d'histoires semblables. En attendant, ceci est une preuve manifeste, qui dépose contre la Vénus que tu préfères. - Comment donc ?" repartit Chariclès. Callicratidas lui répondit avec assez de raison, ce me semble : "Ce jeune homme amoureux, dit-il, avait le loisir d'une nuit entière et pleine liberté pour satisfaire complètement sa passion ; cependant il s'est approché de la statue à la manière philopédique, et il eût voulu, je pense, ne point trouver de femme de l'autre côté. " Quelques propos semblables, jetés au hasard et sans ordre, ayant soulevé une dispute assez vive : "Mes bons amis, leur dis-je, pour apaiser la querelle, traitez donc la question avec plus de méthode, comme il convient entre gens instruits. Cessez une discussion qui, n'étant point réglée, ne finirait jamais, et que chacun de vous, à tour de rôle, soutienne son opinion. Il n'est pas encore temps de retourner au vaisseau. Profitons de ce loisir pour nous livrer à la gaieté et à une recherche, qui peut joindre l'utilité au plaisir. Sortons donc du temple, allons nous asseoir dans quelqu'une des salles de festin et là nous pourrons, à notre aise, écouter et dire tout ce qu'il nous plaira. Souvenez-vous seulement que celui qui sera vaincu en ce jour ne doit plus, par la suite, revenir à la charge sur de pareils objets.""

    Le texte complet, ici !


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  • J'ai eu les honneurs de l'Est Républicain, pour Le bunker, troisième témoignage.
    Un bel article de Sophie Dougnac, paru dans l'édition papier du 4 avril 2015 et accessible sur le site du journal.

    Ma trombine en première page...

    A propos du Bunker 3, dans l'Est Républicain du 4 avril 2015

    A propos du Bunker 3, dans l'Est Républicain du 4 avril 2015

     

     

    ... et l'article dans le journal !

    Cliquer sur l'image pour lire l'article, sur le site de L'ER

     

     

     

     

     


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  • Voici les tout premiers retours publics de lecteurs et compagnons de route internautes, sur le bunker 3, déposés sur la toile et les fora littéraires en particulier, au fil des conversations. Je ne résiste pas au plaisir narcissique de les restituer ici (promis, je n'abuserai pas du procédé...). Que les concernées veuillent bien me pardonner cette faiblesse !!! Et pour ceux qui s'interrogeraient, Pilgrim est mon pseudo de surfeur du cloud ! 

    De l'écrivain Nathalie Vignal, sur le forum Imperialdream :
    "Les extraterrestres ont oublié l'un des leurs et devinez, il est sur IDEY, on en a de la chance. Plus sérieusement, c'est une explosion qui m'a emportée, j'ai pas lâché le bouquin, sauf pour faire une pause clope...  Je vous avais parlé de Sommeil, de Murakami... enfin je crois... bref, je l'avais dévoré pour cette petite voix magique qui m'attrapait et peu importe où elle m'emmenait, et bien, celle de Pilgrim, qui ressemble plus à un cri qu'à une petite voix, c'est idem. Je me suis dit qu'il était cinglé, mais quel magicien !!! Il nous a fait du Grand Art ! Encore Bravo, Pilgrim."

    De Valérie Laplanche, auteure de l'excellent recueil Impressions, soleil couchant, sur le forum Maux d'auteurs : 
    "Le sieur Camus a un talent… un talent… énorme.
    Ah non, c’est un peu court, jeune fille, on pouvait dire… ah, Dieu ! Que Pilgrim part en vrille !
    Jolie, la vrille.
    Du reste, je soupçonne fortement l’auteur d’avoir concocté son récit à la mode de l’Actor’s Studio, enfermé dans quelque bunker rescapé de la dernière guerre. (Mais qui donc gardait les enfants ?)
    Premiers mots, premières pages, foin de salamalecs, on se retrouve en apnée dans l’histoire. Le style corrosif et mordant dissout tous les atermoiements, sous la vague, la férocité. Je me marre et j’en redemande. Mais qui dit vague dit sable et qui dit sable dit mouvant. Insidieusement, voilà que l’on perd pied, pour s’être tenu trop près des personnages. Tout juste si l’on se sent glisser. Et l’humour change de densité, est-ce encore de l’humour d’ailleurs, ça y ressemble mais convoque dans le même temps certaines de ces noirceurs qu’on voudrait ignorer. Pas de ça chez nous. Mais qui sait, au fond, jusqu’où nous sommes capables de plonger ?
    Sacré Pilgrim, si je m’attendais…
    Je recommande. Absolument."

    Et, toujours sur Maux d'auteurs (et FB) les mots gentiment déposés par Danielle Akakpo, auteure entre autres de l'émouvant Jen et Juliette et du drolatique D'amour et d'oseille : 
    "Quels trésors d'imagination, quelle création d'atmosphère ! Le roman m'a sacrément remuée. Je n'en dirai pas plus pour laisser aux futurs lecteurs le plaisir de la découverte. Bravo !"

    Enfin, je ne résiste pas au plaisir de rapporter l'avis (également posté sur le forum MDA) de l'écrivain Laurine Roux, dont j'admire particulièrement les écrits (le dernier en date dans la revue Métèque 2) et dont je recommande le passionnant (et je pèse mes mots) blog : Pattes de mouche :
    "Viens de terminer Le Bunker, Troisième témoignage, lu d'un souffle, de plus en plus dense et tassé, le rythme tendu par les 100 pages, comme la peau du ventre d'Andréa, d'ailleurs on attend un peu la fin comme une délivrance, une mise à bas... et la vague en motif, les répétitions qui enflent le texte... Tout ce que j'aime, quand la forme, les motifs, le rythme et les références se répondent en écho, ici contre les parois d'un Bunker oppressant. D'ailleurs, la légèreté d'apparence du début laisse vite place à des phrases plus resserrées, les images moins désinvoltes, imprimant un mouvement de vague réussi au phrasé. Ça, c'est beau.
    Je crois savoir que tu aimes Volodine. J'ai pensé à lui par moment; fière intertextualité.
    Toutes les références au Moyen-âge, à Villon, à la sculpture, à l'art et surtout à Dostoïevski sont bien choisies, doublées de renvois au cinéma qui, là encore, opèrent comme l'eau qui vient claquer contre l'eau: l'art sur l'art, l'art dans l'art, figure de la métalepse qui s'ouvre ici en vaste question sur la personne de l'écrivain, du fou, de l'artiste, de l'humain... et un chaman... ça pouvait que me plaire!
    B-R-A-V-O."

    Voilà pour l'entrée en matière et cet accueil très réconfortant ! Un grand merci à elles !

     

    Mises à jour (avril 2016) : 
    D'autres retours publics supplémentaires, parce qu'après tout, j'aurais tort de me priver. Alors voilà !

    De Mémoire du Temps, auteure d'une imparable et originale Novella de science-fiction, La verge noire aux éditions ELP :
    "J'ai lu aussi, j'ai adoré l'humour au second (ou plus, bien plus) degré, les références ciné (justement, deux références pour les prochains auteurs du bunker qui liront, très surréalistes, et en profiteront peut-être : "L'ange exterminateur" de Bunuel et "Le territoire" de Raoul Ruiz) les références à la sculpture, même si j'avoue ne pas être très documentée, l'histoire dans l'histoire aussi... enfin plein de choses qui donnent une impression très originale à ton récit... bien sûr on pense aussi à ce court-métrage culte "Le bunker de la dernière rafale".
    Je relirai en plus certainement histoire de le gober en une fois et non par petits bouts...
    J'espère que tu vas nous en écrire d'autres des récits plus longs qu'une nouvelle !"

    Un avis de Daniel Birnbaum, poète et auteur, entre autres, d'une plongée fascinante au cœur de la société camerounaise et de ses intrications, La poupée effacée (Jacques Flament Editions). Un avis assez bref mais qui, je dois le dire, m'a particulièrement fait plaisir même si la référence est assez lourde à porter :
    "à propos de bunker, je viens de lire celui de Pilgrim, c'est brillant, c'est du Dick."

    Un avis d'Eliptik, auteure aux multiples talents, qui écrit aussi bien pour les petits que pour les grands (avec son recueil Morts en vrac) et aux dons d'illustratrice certains :
    "Je l'ai lu, j'ai adoré ! Les références m'ont touchée. La folie des hommes aussi. Bravo l'auteur !
    Et vive la Vague et le chewing-gum !"


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